C'est la Fête du Faubourg et je suis d'une humeur massacrante. Non seulement des enfants font un concours de hurlements sous ma fenêtre ce que leurs parents semblent trouver parfaitement normal, mais en plus on fait des tests de son au parvis de l'église. La rumeur urbaine de la Vieille Capitale prend beaucoup d'espace dans ma bulle. Si les deux flots ne se taisent pas, je devrai sortir et tempêter, ce qui est bien car de mon logement au troisième étage, je me sens d'un tempérament orageux. Zeus n'est pas loin, j'ai des éclairs dans les yeux.
«Bah», me souffle Nietzsche en se paquetant la tête sous l'oreiller, «ce qui ne te tue pas te rend plus fort». Ah, sacré nihiliste! À quoi bon en vouloir au Destin, devant cette journée aux accents tragiques je n'ai qu'un chose à faire, subir la ville et sa violence et jouir de ma vie de quartier.
Et puis si je suis chanceux, je rencontrerai peut-être une aventure aussi torride qu'efficace à m'assurer de la détente et du contentement.
Paresseux, mon ami imaginaire reste couché et fredonne un air improvisé en pianotant sur le matelat. Quant à moi, coquette, je choisi mon plus beau costume. J'aurais préféré le bouclier rond, le pagne et le glaive mais à notre époque on peut se faire arrêter pour ce genre de chose. Alors je choisi la liberté en m'habillant comme tout le monde.
Dehors, c'est la foire.
Il fait chaud, il y a du monde, ça sent le commerce. Les lombards assièges la rue, ils vendent des gréments de toutes sortes des bats, des bagues, des souliers, des guenilles...Des restaurants en flammes eructent des torrents de fumée, ça sent la saucisse et le gras de bédaine. Dans la cohue, j'aperçois la cavalerie, il s'arrête partout pour disribuer des...tracts. Des chiens de guerre et leurs maîtres, petits et blancs, parcourent la foule complètement inconscients du chaos qui les entourent. Les cris des Achéens retentit d'une ruelle non loin de moi. Deux d'entres-eux, Agamemon, le chef des armées et surement Achille, coquet, rasé, parfumé chantent en riant sur des airs pré-enregistrés l'hymne de ceux qui veulent vaincre : Dancing Queen. Trop de gaieté, mon humeur ne le tolère pas, je me sauve en empruntant le trottoir.
Ma fuite suscite en moi plusieurs émotions qui à leurs tours me demandent beaucoup d'attention. Une étrange lucidité m'envahit alors et je remarque pour la première fois qu'une des raisons qui motive mon impatience est la suivante: À chaque fois qu'un passant se présente devant moi, je lui laisse de la place. Ça fait des années que, comme un bon diplomate, je partage mon trottoir avec ces ingrats qui eux, ne font qu'avancer sans rien négocier.
Je dois absolument tester cette observation. Je décide que c'en est assez, je ne me tasse plus. Au diable s'il la personne qui me fait face ne le remarque pas, ce sera le face-à-face et advienne que pourra!
Je la vois de loin, mon Hélène, elle est accompagné d'un garde du corps. Elle a toute la prestance de la fête, 2 hot dogs, ketchup, gougounes Croc verte, un petit chien l'air hagard et mauvais, une calotte pas de top, 50 livres en trop et une allure tellement «nord-américaine» que cela m'encourage à l'interpeller. Nous ne somme pas étrangers, nous avons la même origine, elle comprendra sans doute qu'aujourd'hui, c'est à elle de me laisser place!
Destin tragique! Hélène et moi nous somme bousculés. La grosse vache me regarde comme si j'étais l'envahisseur et comme si j'avais mauvais goût. Son sac est remplit de cochonneries sans aucune valeur. Son cabot jappe et mon pied me chatouille. Elle a dû comprendre car elle s'est empressée de prendre son chien dans ses bras. Je suis resté planté là avec un air de :« tasse-toi ma grosse siboire...». Elle a fini par comprendre, a fait le tour et est allée se perdre dans la mer d'insignifiance qui houlait derrière moi.
Vous l'occupez comment votre trottoir? êtes-vous de ceux qui laissez votre place ou bien de ceux et celles qui foncent, sans rien voir? Coopérez-vous avec vos co-marcheurs ou êtes-vous seuls au monde?
«Bah», me souffle Nietzsche en se paquetant la tête sous l'oreiller, «ce qui ne te tue pas te rend plus fort». Ah, sacré nihiliste! À quoi bon en vouloir au Destin, devant cette journée aux accents tragiques je n'ai qu'un chose à faire, subir la ville et sa violence et jouir de ma vie de quartier.
Et puis si je suis chanceux, je rencontrerai peut-être une aventure aussi torride qu'efficace à m'assurer de la détente et du contentement.
Paresseux, mon ami imaginaire reste couché et fredonne un air improvisé en pianotant sur le matelat. Quant à moi, coquette, je choisi mon plus beau costume. J'aurais préféré le bouclier rond, le pagne et le glaive mais à notre époque on peut se faire arrêter pour ce genre de chose. Alors je choisi la liberté en m'habillant comme tout le monde.
Dehors, c'est la foire.
Il fait chaud, il y a du monde, ça sent le commerce. Les lombards assièges la rue, ils vendent des gréments de toutes sortes des bats, des bagues, des souliers, des guenilles...Des restaurants en flammes eructent des torrents de fumée, ça sent la saucisse et le gras de bédaine. Dans la cohue, j'aperçois la cavalerie, il s'arrête partout pour disribuer des...tracts. Des chiens de guerre et leurs maîtres, petits et blancs, parcourent la foule complètement inconscients du chaos qui les entourent. Les cris des Achéens retentit d'une ruelle non loin de moi. Deux d'entres-eux, Agamemon, le chef des armées et surement Achille, coquet, rasé, parfumé chantent en riant sur des airs pré-enregistrés l'hymne de ceux qui veulent vaincre : Dancing Queen. Trop de gaieté, mon humeur ne le tolère pas, je me sauve en empruntant le trottoir.
Ma fuite suscite en moi plusieurs émotions qui à leurs tours me demandent beaucoup d'attention. Une étrange lucidité m'envahit alors et je remarque pour la première fois qu'une des raisons qui motive mon impatience est la suivante: À chaque fois qu'un passant se présente devant moi, je lui laisse de la place. Ça fait des années que, comme un bon diplomate, je partage mon trottoir avec ces ingrats qui eux, ne font qu'avancer sans rien négocier.
Je dois absolument tester cette observation. Je décide que c'en est assez, je ne me tasse plus. Au diable s'il la personne qui me fait face ne le remarque pas, ce sera le face-à-face et advienne que pourra!
Je la vois de loin, mon Hélène, elle est accompagné d'un garde du corps. Elle a toute la prestance de la fête, 2 hot dogs, ketchup, gougounes Croc verte, un petit chien l'air hagard et mauvais, une calotte pas de top, 50 livres en trop et une allure tellement «nord-américaine» que cela m'encourage à l'interpeller. Nous ne somme pas étrangers, nous avons la même origine, elle comprendra sans doute qu'aujourd'hui, c'est à elle de me laisser place!
Destin tragique! Hélène et moi nous somme bousculés. La grosse vache me regarde comme si j'étais l'envahisseur et comme si j'avais mauvais goût. Son sac est remplit de cochonneries sans aucune valeur. Son cabot jappe et mon pied me chatouille. Elle a dû comprendre car elle s'est empressée de prendre son chien dans ses bras. Je suis resté planté là avec un air de :« tasse-toi ma grosse siboire...». Elle a fini par comprendre, a fait le tour et est allée se perdre dans la mer d'insignifiance qui houlait derrière moi.
Vous l'occupez comment votre trottoir? êtes-vous de ceux qui laissez votre place ou bien de ceux et celles qui foncent, sans rien voir? Coopérez-vous avec vos co-marcheurs ou êtes-vous seuls au monde?
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