25/09/2007

La philosophie

Je me suis retrouvé dans un monde tout en murs droits, en pièces ordonnées, en étagères cordées, en rangées, étalage, couleurs fades, sans contrastes...l'hôpital de la pensée ou le funérarium de la créativité, je ne sais plus.

Nous étions quelques milliers à répondre à l'appel. Le campus ouvrait grand ses portes à une armée, une nation presque, de filles vraiment sexy et gars plutôt épais. enfin...

Alors me voilà prisonnier d'une faculté dont le mandat est de me former à la vérité et de m'empêcher de me lier d'amitié avec cette race de dégénérés qu'on appelle les sophistes. C'est que voyez-vous, mon destin est d'être philosophe.

Funeste entreprise! Ces ogres du Vrai m'ont mangéle cervelet, ils ont sucé mon sang d'encre et ils ont vidé mes tripes. Écorché, nettoyé de tout ce qui pourrait nuire à ma raison, il ne leur restait qu'à introduire la farce, ce qu'une équipe de ces taxidermistes de la raison allait s'empresser de faire. Mon humeur sanguine fût remplacée par un fluide néo-platonicien, mon esprit, glonflé par un gaz métaphysique, allait pouvoir flotter dans les nuages de la modernité. Pour finir, ma chair fût remplacée par un peluche de méthode et de savoir-faire académique.

Je suis devenu un épouvantail, ou une dinde...c'est selon.

Ce qui explique pourquoi je n'écris plus. Mon inspiration est en veille, j'ai bien deux ou trois veilleuses que je pourrais partager avec mes éventuelles lectrices, mais je les conservent pour plus tard, pour après ma session, quand le spleen d'automne m'aura rattrapé.

Je pourrais vous raconter comment je fais pour éviter de me faire mal au dos en tenant tout un monde sur mes épaules. Ou encore, tout l'effort que je mets à résister à une sirène, quitte à saborder mon propre navire. Mes aventures avec mon fidèle Bucéphale présentent un certain intérêt, vous avez raison, tout comme mes engueulades avec Ouranos, mais vous n'avez qu'à ouvrir un livre pour ça...tout a été dit.

Je pourrais parler de cul aussi. Le sexe vend bien, surtout à la sauce cynique, et c'est facile en plus. Vous aimeriez ça que je vous donne le secret pour vivre une relation saine, cochonne et ouverte, n'est-ce pas?

ok.

Mais je dois étudier avant.




2 commentaires:

Anonyme a dit…

Qu'il est bon de te lire à nouveau Bacchus! Moi qui croyais que tu nous avais abandonné pour de bon...
Vivement la fin de ta session que tu nous révèles enfin quel est le secret d'une relation saine, cochonne et ouverte! Je saurai me faire patiente, mais c'est bien parce que c'est toi.

Bacchus a dit…

non non, pas abandonné du tout.

Dans le sens ou abandonné serait aussi m'abandonner moi-même. C'est tentant dès fois, mais pas maintenant :)

En fait, je me suis dit que je pourrais faire comme tout le monde et commenter l'actualité, mais à quoi bon? Depuis 9/11, l'actualité n'est qu'une note en bas de page sur le réseau CNN.

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