05/08/2007

Stats ou pas stats?

Je suis maudit. Je le sais parce que j'ai rêvé à la malédiction.

Il faisait complètement noir, absolument noir. Assez noir que même ce mot là n'est pas assez fort. Le néant dites-vous? non, il y avait quelque chose que je pourrais décrire comme un poid chtonien qui me poussait vers un sol dépourvu de sustance mais solide tout de même. En vain, mes yeux cherchaient, animés d'une volonté qui leur est propre, à voir malgré moi. Je tendais l'oreille avec tout mon corps, à la façon d'une proie et je me souviens avoir cru, dans un instant shakespearien, que j'étais mort puisque que même le battement de mon coeur semblait vouloir se cacher. Qu'en était-il de l'ouïe, du toucher et de mes autres sens? Mes oreilles restaient sourdes et pourtant j'entendais bel et bien une voix, claire et intime, faire un refrain de l'épouvante d'Hamlet:
  • Mourir, dormir ;
  • Dormir ! rêver peut-être ? Ah ! Là est l'écueil ;
  • Car dans ce sommeil de la mort, ce qui peut nous venir de rêves,
  • Quand nous nous sommes soustraits à tout ce tumulte humain,
  • Cela doit nous arrêter.
  • Lentement et avec prudence, je tendis les bras à tâtons vers ce vide tellurique et l'auteur de ce terrible sonnet. Qui donc était mon bourreau? Afin de le révéler, j'agitai mes bras vers cette voix perverse pendant toute une nuit mais je ne touchai que mon visage, je ne peux donc pas vous décliner l'identité de mon geolier. Comment pourrais-je le savoir? Mes sens étaient tous cruellement portés vers l'extérieur, je cessais d'être pour naître qu'un hurlement...c'est terrible...qui n'avait comme réponse que l'écho déformé de lui-même. C'était inutile. Le mot «agir» avait perdu tout son sens. J'étais perdu sans espoir d'être retrouvé, une sensation d'être sans existence. Je n'étais pas orphelin, mais je n'avais pas d'origine.

    Vous me croyez fou?

    Je le croyais aussi jusqu'à ce que devant moi, sombre et important...attendez, je cherche le bon mot. Cette chose n'est décrite par aucun langage humain, il n'y a pas de mot ou bien il est au-delà de moi. Je sais, je sais...cette explication vous est inutile! Ne vous énervez pas! que voulez-vous que j'y fasse? Devant moi se tenait une lumière ou plutôt un reflet sur du velour noir ou sur le rideau d'un théâtre. Comme une légère marée sur un corps liquide. Devant moi je vous dit! J'aurais pu y marcher et me noyer debout! Cette...chose...n'avait pas de formes, elle n'avait rien de géométrique mais son nombre était écrasant. Dans une mathématique étrangère aux artistes, mon reflet se tordit et puis se leva avant de déferler sur moi dans un silence aussi humide que stérile et le typhon m'emporta vers les profondeurs ou m'attendais le Grand Corrupteur des Blogues, Le Yog-Sototh des billets quotidiens, celui qui n'accouche rien d'autres que des maudites statistiques innocentes qui font en sortent que si j'ai appris à compter, j'ai désappris à écrire.

    Fuck it, je passe plus de temps sur Google Analytics à checker mon nombres de lecteurs que j'en mets à écrire le fond de mes pensées!

    Je me rappelle une discussion entre Hamlet et Cioran. Je me tenais à l'écart, intimidés par deux grands esprits, très à l'affût d'un petit morceau de sagesse que je pourrais mettre de côté pour survivre à l'hiver.

    Hamlet

    Ainsi la conscience fait de nous autant de lâches;
    Ainsi la couleur native de la résolution
    Est toute blêmie par le pâle reflet de la pensée,
    Et telle ou telle entreprise d'un grand élan et d'un grande portée,
    À cet aspect, se détourne de son cours
    Et manque à mériter le nom d'action.

    Cioran

    Les «sources» d'un écrivain, ce sont ses hontes; celui qui n'en découvre pas en soi, ou s'y dérobe, est voué au plagiat, à la critique ou encore à Google Analytics et aux statistiques de lectures de son blogues.


    J'ai effacé mon compte Google, je suis certain que mon inspiration va mieux s'en porter. Vous devriez faire pareil.

    p.s.: c'est tough le passé simple.







    4 commentaires:

    Anonyme a dit…

    J'en suis certainement, de tes statistiques, puisque j'adore te lire M. Bacchus.

    Mais en parcourant ton site, je tombe sur ce qui me paraît être une énormité navrante au possible. : )
    Puisque tu sembles croire que les femmes ignorent tout de la relation étroite entre les hommes et la pornographie, j'aimerais t'apprendre la vérité sur le sujet: Les femmes en rafollent aussi, de la porn.
    Si si!

    Bacchus a dit…

    Je n'aurais pas été jusqu'à dire qu'elles «ignorent», mais...

    Ah zut. Et moi qui croyais qu'on avait encore des jardins secrets!

    ok, ok. Je suis d'une naïveté sans précédent :)

    Mais maintenant que je suis éclairé...les possibilités.

    Je m'en doutais un peu quand même :P

    Anonyme a dit…

    Maintenant que tu es au courant, un monde diabolique s'ouvre à toi. Tel Astérix affrontant les prêtresses de l'île du plaisir dans ses 12 travaux (qu'est-ce que je trouvais ça cochon, moi, à l'époque!), tu devras dorénavant lutter corps et âme contre l'envie de lâcher ta job et de watcher de la porn à temps plein avec une femme.
    Bonne chance quand même.

    Bacchus a dit…

    Quel terrible destin pour un intellectuel!

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