Je n'avais jamais vu autant de vapeur au crépuscule. Un épaix brouillard, comme on en retrouve seulement à Londre parait-il, recouvrait presque tout l'agora et je ne bénéficiais que de la lumière électrisante de deux ou trois grosses boîtes sponsorisées par les dieux du panthéon des cegeps du québec : Coca Cola, Dasani, Oasis. On m'avait fait de la place, beaucoup de place, autant de place qu'un officier de ma trempe pouvait désirer. Ce soir là, on m'avait chargé d'un cargo spécial qui devait garantir la pérennité et l'avenir de notre société révérée. Ma responsabilité dépassait largement mon dos de simple mortel mais qu'importe, j'en avais vu d'autres et quoique je ne sache pas nager, les vagues et les tempêtes de l'Existence ne m'effrayaient pas le moins du monde.
Je m'affairais à préparer mon départs (monter la roue, brancher les voiles et tester le son de mon navire) sous l'oeil désintéressé d'une petite partie de mon cargo. Il avait l'air inerte et sans vie à un point tel que son manque d'entrain suscita mon attention. Était-il mourrant? Un sentiment d'anxiété naissait au creux de mon estomac alors que j'examinai un peu plus le sol sur lequel il était affalé. Plein de rondeurs, d'une couleur attrayante et feutrée, l'air moelleux presque confortable...mon cargo se faisait avaler par un fauteuil mangeur d'ado! Qu'elle épouvantable fin pour un morceau d'avenir! Affolé, je parcouru la scène de mon regard à la recherche d'un peu d'aide, la force de mon désespoir déchirant les brumes blanches et poudreuses qui nous enveloppaient mon cargo et moi. Blafard et terne, le cargo ventripotent tendis une main vers la lumière teintée de rouge et de blanc qu'émettait un des dieux en canne. Les doigts du cargo s'étiraient vers les promesses sucrées du Coke et je sentais son espoir tentaculaire en caresser les boutons. Sans volonté réelle mais animé par un objectif très clair, mon jeune ami se dressa raide comme un clou et commanda à son embonpoint de le conduire au temple de Coca Cola. Ainsi, il s'échappait de l'emprise de la chose velouté qui l'empêchait de se lever. D'un maître à l'autre, cet esclave de 17 ans allait être sous ma tutelle pour la soirée. Je fûs pris d'un vertige! le mot «absence» prenait tout son sens!
Pendant un instant une force qui m'est inconnue arrêta le cours du temps, la roue du progrès cessa ses révolutions et le fantôme du temps futur m'apparu, triste et pesant. Avant de vous raconter ce qu'il m'a montré de l'avenir, je dois faire le récit de la soirée. Je vous ai déjà dit que j'avais déjà eu une aventures avec des sirènes? elles chantaient et tout, et tout...c'était bien. Dans ce cas-ci leur chant était insupportable! C'était comme un sillement strident. Le cargo synonyme d'absence, le brouillard immobile, le fauteuil paresseux, la machine coca cola insistante et ce son, aigü, continu et agaçant qui précède le début des émissions! je devenais irritable, ce jeune épais, gavé à l'eau brune méritait une correction! Plus jeune, je m'étais abîmé la main gauche sur une fille mais rien n'empêchait ma main droite d'agir et d'ailleurs, elle s'élevait de plus en plus haut vers ce petit gros, zouf en devenir, qui préférait s'engrossir comme une oie plutôt que de se mettre a l'exercice.
La botte proverbiale s'approchait dangeureusement de ses fesses lorsqu'une horde de jeunes barbares accourue à sa rescousse. Calottes à pallettes drettes, boutons et pustules, ombre de barbe, chemise type «robe de chambre» et de l'attitude à revendre, 50 petits crisses de totons de maudits gorlots de petit maudit bats de 17 ans envahissaient mon antre et ce n'est que mon sens des responsabilités et ma grande maturité doublée de longues années d'expérience qui m'interdirent de les jetter par-dessus bord. Imaginez toute une cohorte de petits gars avec des rêves d'hommes, noyés dans un grand tourbillon d'hormones, en plein stade génital, l'identité gonflée comme un ballon et avec des besoins criants mais peu convaincants d'autonomie. Étant tous identiques, la tâche de décrire ce banc de petits monstres marins est difficile, voire impossible; ils ont d'énormes pouces, leurs postures parfois réservée, comme si le moindre mouvement allait défaire leurs maquillage, parfois exubérante, comme si la maturité correspondait au gaspillage d'énergie. On les sent fragiles mais leurs visages affichent une attitude défiante et contestataire et quoiqu'ils se croient tous plus ou moins rebelles, ils manquent cruellement d'imagination lorsque vient le moment d'user de leurs nouvelle volonté car pour ces jeunes là, faire la révolution se résume à être impolis et paresseux. Partout dans leur éxécrable attitude ont peut voir et visiter les vestiges d'un stade anal mal assumé. Comme si tout ce qu'ils avaient appris pendant leurs misérables 17 ans d'existence consistait à se retenir de vous chiez dans les mains, ou à vous faire l'inestimable cadeau de leur étron caractériel.
Ainsi, ma belle mer de tranquilité se transformait tranquillement en un égoûts de confusion et de dérangement. Qu'importe! Tout ce dont j'avais besoin, c'est que ça flotte.
Propulsé par mon choix judicieux de mélodies populaires nous quittions lentement le port en direction de ce qui, à mon insu, allait être mon destin. Après quelques morceaux, bijoux immortels des pistes de danses à travers le monde, un de mes petits monstres s'approchent et me dit:« eille, dude, t'as pas de quoi plus Old School?»
Interloqué et choqué par son manque de culture populaire, je lui rétorque que «hey, c'est Beastie Boys...» et lui de me dire sèchement: «Ke cé sa?». J'ai toujours cru que «Ke cé sa» signifiait en fait «qu'est-ce que c'est?», le début de l'étonnement et de la prise de conscience. LA question avec laquelle on commence notre vie et qui rend la poésie possible et les savoirs efficaces. Grave, que dis-je, terrible erreur! En fait, «Kecésa» est un mot de pouvoir qui vous ensorcelle et vous fait vieillir de plus en plus vite. Ce petit enfant de chienne venait de me faire prendre 15 ans d'un coup! Cette...chose...ridicule, maladroite, niaise et inculte était un affront à ma jeunesse! Loin d'être épouvanté par ce diablotin insignifiant, je fûs au contraire pris d'un sentiment d'omnipotence inspiré par une rage irrationnelle qui peut être décrite par ces quelques mots: « Décalisse, p'tit crisse d'innocent!».
Je ne suis pas le capitaine de cette épopée pour rien. J'ai fait mes preuves, je ne perds pas patience, je garde le contrôle, je suis un adulte endurci et dans le dictionnaire on trouve mon nom à côté du mot «constance» et c'est mon prénom qui décrit le mot «mesure». Je n'ai rien dit, mais j'avais les dents longues et la présence de mon interlocuteur était suffisante à elle seule pour faire dresser le poil de mon dos. J'avais vraiment envie de lui faire sentir mon souffle menaçant de mâle alpha à ce louveteau de la virilité. Il y avait de la tension dans l'air, la meute de jeunes chiens avait de l'ambition, ils convoitaient tous ma position, je le voyais au soins qu'ils mettaient à m'entourer. Je réalisai alors que je faisais face à une mutinerie! Ces traîtres, ces bandits de cafétéria allaient me forcer à mettre des...je n'ose pas le dire...des HITS! Leurs rangs se dispersèrent pour laisser passer un jeune mutin qui, ma foi, avait un style original: mariant un toupet noir très «émo», un bandeau Volcom néo-hippies, un pad new wave et des «shoes» Puma. Il était bien informé, tout son attirail semblait avoir été pensé pour me faire mal tant il crystallisait presque tout ce que je déteste: le Trend! j'ai bien essayé d'avoir le Trend, mais je n'y arrive pas et c'est une source constante de frustration. Pourtant, le Trend me ferait tellement de bien parfois. Pouvoir, à loisir, déplacer mes angoisses et le vide existentiel sur une griffe comme Volcom ou Billabong par exemple...ah, ce serait un baume sur mon âme anxieuse. Remplir le vide par de la pub et ses promesses d'existence complète. Mais non, on m'a maudit et condamné à n'être qu'un mur blanc, qu'un espace vide duquel décolle toutes les étiquettes qu'on y colle. Dommage.
Les sentiments de colère et d'agressivité s'estompaient tranquillement pour être remplacé par de la lassitude et de la mélancolie. Doucement, je sombrais dans la réalité: Ils étaient jeunes et fringants, beaux, frais et dynamiques. J'étais aguerris certes, mais fatigué et de 15 ans leur aîné. Sans le savoir, ils avaient la vie devant eux et les premières découvertes, le suspens humide des premières aventures. Moi j'avais un passé de moins en moins de party, mon monde perdait de son sens mythique et fondateur, ma vie gravitait inlassablement autour d'une masse de responsabilités ne possédants aucune relations logiques avec ce que la vie avait à m'offrir de mieux. Bref, j'étais un adulte aux prises avec un monde d'adulte; discrétionnaire, sans rien d'autre que de fausses justifications qui empruntaient leurs force à une bureaucratie toute puissante. Ah, je croulais sous les pensées et les descritions impitoyables et plates de mon univers de mâle adulte et raisonnable!
Je voguais à l'aveugle depuis plus d'une heure. La mutinerie c'était calmée et mon cargo semblait s'être fait à l'idée que c'était moi et personne d'autre qui allait commander ce navire et je sentais qu'on commençait à apprécier mon intégrité et à respecter mon expérience. Tranquillement, je baissais ma garde. Tout était trop calme. J'aurais dû le savoir, c'était un piège.
Ça sentait le traquenard à plein nez et tout mes sens devenait mon odora. J'étais en alerte, le brouillard se dispersait et un vent nouveau se levait. Profitant d'un silence momentané, des sirènes s'étaient glissées parmi les mâles de la meute et avaient grimpées sur les caisses de sons qui me faisait face. Elles étaient petites et judicieusement vêtues. Je regardai vers le ciel en implorant les dieux des djs de trouvé une toune cochonne et immédiatement je fixai le sol, coupable et honteux d'avoir de telles idées. Je conjurai toute ma volonté à refoulé mon intérêt vers les recoins de mon âme, je le répète, d'adulte. Là ou le sex-appeal n'a plus d'influence si l'objet du désir n'a pas au minimum 25 ans. Satisfait de faire mon âge à nouveau, je regardai derechef vers le ciel afin de rire au visage de ce dieu trompeur qui tentait de corrompre ma droiture morale en me montrant de jeune nymphette ingénue. Ah, je n'allais tout de même pas succomber aux charmes de deux moitié de femmes «barely eighteen»! Le ciel! le ciel! le ciel s'entrouvait et un rayon de lumière le traversait...j'étais damné, c'était la pleine lune. Les deux sorcières dansaient ensemble dans une tragédie de jupes courtes, de camisole sexy, d'épaules nues, de chutes de reins vertigineuses et de mouvement très professionnels! De mon côté, je perdais la tête. Mes oreilles poussaient et j'entendais le chant de la testostérone, mon museau deveniat de plus en plus fin et me pointait la direction de nouvelles proies, ma fourrure devenait de plus en plus dense, j'avais chaud, mes griffes ne voulaient que prendre. J'étais devenu une bête et mon seul véritable désir était de hurler!
J'étais à quatres pattes, je cherchais des hits. Mon seul but était de satisfaire ces deux déesses qui dansaient collées et loin, loin au fond de mon être, une toute petite voix essayait de me rappeler que je devrais m'interdir de telle réactions. Je me divisais en deux, la voix de ma raison voulait me dénaturer! «Tais-toi!», lui dis-je. «Saleté de raison, laisse donc mes pulsions s'incarner, c'est la nature qui parle. Regarde, espèce fausse chrétienne, satanée faible, elles me regardent, elles me veulent, c'est moi l'alpha». Mes remontrances revanchardes eurent de l'effet, ma raison abdiqua, terrassé par la proximité de non pas une, mais de deux jeunes femmes habillées pour faire la guerre toute la nuit mais éclairées par un aura de virginité à faire pâlir d'envie le diable en personne. À gauche comme à droite, je sentais le bout discret de leur féminité et j'étais cruellement conscient que mes mains n'avaient qu'une courte distance à faire rejoindre leurs cuisses mais que l'acte lui-même allait me sembler durer une éternité. Le regard moite, une main sur le bras, une d'elle s'approcha de mon oreille en ouvrant la bouche, je m'attendais à sentir son souffle et déjà un frisson naissait entre mes épaules, comme si mon corps anticipait une demande que deux jeunes déesses ne peuvent faire qu'à un vrai homme, pas à des jeunes mocrons en devenir. ah!
«Monsieur, vous auriez pas...»
Monsieur...st-siboire de simonac de côlisse d'esti! Monde cruel qui m'a transformer d'un jeune mâle alpha faiseur de femme à un vieux bouc donneur d'exemple!
Un jour, quand ils vont être grands, ils vont comprendre.
Je m'affairais à préparer mon départs (monter la roue, brancher les voiles et tester le son de mon navire) sous l'oeil désintéressé d'une petite partie de mon cargo. Il avait l'air inerte et sans vie à un point tel que son manque d'entrain suscita mon attention. Était-il mourrant? Un sentiment d'anxiété naissait au creux de mon estomac alors que j'examinai un peu plus le sol sur lequel il était affalé. Plein de rondeurs, d'une couleur attrayante et feutrée, l'air moelleux presque confortable...mon cargo se faisait avaler par un fauteuil mangeur d'ado! Qu'elle épouvantable fin pour un morceau d'avenir! Affolé, je parcouru la scène de mon regard à la recherche d'un peu d'aide, la force de mon désespoir déchirant les brumes blanches et poudreuses qui nous enveloppaient mon cargo et moi. Blafard et terne, le cargo ventripotent tendis une main vers la lumière teintée de rouge et de blanc qu'émettait un des dieux en canne. Les doigts du cargo s'étiraient vers les promesses sucrées du Coke et je sentais son espoir tentaculaire en caresser les boutons. Sans volonté réelle mais animé par un objectif très clair, mon jeune ami se dressa raide comme un clou et commanda à son embonpoint de le conduire au temple de Coca Cola. Ainsi, il s'échappait de l'emprise de la chose velouté qui l'empêchait de se lever. D'un maître à l'autre, cet esclave de 17 ans allait être sous ma tutelle pour la soirée. Je fûs pris d'un vertige! le mot «absence» prenait tout son sens!
Pendant un instant une force qui m'est inconnue arrêta le cours du temps, la roue du progrès cessa ses révolutions et le fantôme du temps futur m'apparu, triste et pesant. Avant de vous raconter ce qu'il m'a montré de l'avenir, je dois faire le récit de la soirée. Je vous ai déjà dit que j'avais déjà eu une aventures avec des sirènes? elles chantaient et tout, et tout...c'était bien. Dans ce cas-ci leur chant était insupportable! C'était comme un sillement strident. Le cargo synonyme d'absence, le brouillard immobile, le fauteuil paresseux, la machine coca cola insistante et ce son, aigü, continu et agaçant qui précède le début des émissions! je devenais irritable, ce jeune épais, gavé à l'eau brune méritait une correction! Plus jeune, je m'étais abîmé la main gauche sur une fille mais rien n'empêchait ma main droite d'agir et d'ailleurs, elle s'élevait de plus en plus haut vers ce petit gros, zouf en devenir, qui préférait s'engrossir comme une oie plutôt que de se mettre a l'exercice.
La botte proverbiale s'approchait dangeureusement de ses fesses lorsqu'une horde de jeunes barbares accourue à sa rescousse. Calottes à pallettes drettes, boutons et pustules, ombre de barbe, chemise type «robe de chambre» et de l'attitude à revendre, 50 petits crisses de totons de maudits gorlots de petit maudit bats de 17 ans envahissaient mon antre et ce n'est que mon sens des responsabilités et ma grande maturité doublée de longues années d'expérience qui m'interdirent de les jetter par-dessus bord. Imaginez toute une cohorte de petits gars avec des rêves d'hommes, noyés dans un grand tourbillon d'hormones, en plein stade génital, l'identité gonflée comme un ballon et avec des besoins criants mais peu convaincants d'autonomie. Étant tous identiques, la tâche de décrire ce banc de petits monstres marins est difficile, voire impossible; ils ont d'énormes pouces, leurs postures parfois réservée, comme si le moindre mouvement allait défaire leurs maquillage, parfois exubérante, comme si la maturité correspondait au gaspillage d'énergie. On les sent fragiles mais leurs visages affichent une attitude défiante et contestataire et quoiqu'ils se croient tous plus ou moins rebelles, ils manquent cruellement d'imagination lorsque vient le moment d'user de leurs nouvelle volonté car pour ces jeunes là, faire la révolution se résume à être impolis et paresseux. Partout dans leur éxécrable attitude ont peut voir et visiter les vestiges d'un stade anal mal assumé. Comme si tout ce qu'ils avaient appris pendant leurs misérables 17 ans d'existence consistait à se retenir de vous chiez dans les mains, ou à vous faire l'inestimable cadeau de leur étron caractériel.
Ainsi, ma belle mer de tranquilité se transformait tranquillement en un égoûts de confusion et de dérangement. Qu'importe! Tout ce dont j'avais besoin, c'est que ça flotte.
Propulsé par mon choix judicieux de mélodies populaires nous quittions lentement le port en direction de ce qui, à mon insu, allait être mon destin. Après quelques morceaux, bijoux immortels des pistes de danses à travers le monde, un de mes petits monstres s'approchent et me dit:« eille, dude, t'as pas de quoi plus Old School?»
Interloqué et choqué par son manque de culture populaire, je lui rétorque que «hey, c'est Beastie Boys...» et lui de me dire sèchement: «Ke cé sa?». J'ai toujours cru que «Ke cé sa» signifiait en fait «qu'est-ce que c'est?», le début de l'étonnement et de la prise de conscience. LA question avec laquelle on commence notre vie et qui rend la poésie possible et les savoirs efficaces. Grave, que dis-je, terrible erreur! En fait, «Kecésa» est un mot de pouvoir qui vous ensorcelle et vous fait vieillir de plus en plus vite. Ce petit enfant de chienne venait de me faire prendre 15 ans d'un coup! Cette...chose...ridicule, maladroite, niaise et inculte était un affront à ma jeunesse! Loin d'être épouvanté par ce diablotin insignifiant, je fûs au contraire pris d'un sentiment d'omnipotence inspiré par une rage irrationnelle qui peut être décrite par ces quelques mots: « Décalisse, p'tit crisse d'innocent!».
Je ne suis pas le capitaine de cette épopée pour rien. J'ai fait mes preuves, je ne perds pas patience, je garde le contrôle, je suis un adulte endurci et dans le dictionnaire on trouve mon nom à côté du mot «constance» et c'est mon prénom qui décrit le mot «mesure». Je n'ai rien dit, mais j'avais les dents longues et la présence de mon interlocuteur était suffisante à elle seule pour faire dresser le poil de mon dos. J'avais vraiment envie de lui faire sentir mon souffle menaçant de mâle alpha à ce louveteau de la virilité. Il y avait de la tension dans l'air, la meute de jeunes chiens avait de l'ambition, ils convoitaient tous ma position, je le voyais au soins qu'ils mettaient à m'entourer. Je réalisai alors que je faisais face à une mutinerie! Ces traîtres, ces bandits de cafétéria allaient me forcer à mettre des...je n'ose pas le dire...des HITS! Leurs rangs se dispersèrent pour laisser passer un jeune mutin qui, ma foi, avait un style original: mariant un toupet noir très «émo», un bandeau Volcom néo-hippies, un pad new wave et des «shoes» Puma. Il était bien informé, tout son attirail semblait avoir été pensé pour me faire mal tant il crystallisait presque tout ce que je déteste: le Trend! j'ai bien essayé d'avoir le Trend, mais je n'y arrive pas et c'est une source constante de frustration. Pourtant, le Trend me ferait tellement de bien parfois. Pouvoir, à loisir, déplacer mes angoisses et le vide existentiel sur une griffe comme Volcom ou Billabong par exemple...ah, ce serait un baume sur mon âme anxieuse. Remplir le vide par de la pub et ses promesses d'existence complète. Mais non, on m'a maudit et condamné à n'être qu'un mur blanc, qu'un espace vide duquel décolle toutes les étiquettes qu'on y colle. Dommage.
Les sentiments de colère et d'agressivité s'estompaient tranquillement pour être remplacé par de la lassitude et de la mélancolie. Doucement, je sombrais dans la réalité: Ils étaient jeunes et fringants, beaux, frais et dynamiques. J'étais aguerris certes, mais fatigué et de 15 ans leur aîné. Sans le savoir, ils avaient la vie devant eux et les premières découvertes, le suspens humide des premières aventures. Moi j'avais un passé de moins en moins de party, mon monde perdait de son sens mythique et fondateur, ma vie gravitait inlassablement autour d'une masse de responsabilités ne possédants aucune relations logiques avec ce que la vie avait à m'offrir de mieux. Bref, j'étais un adulte aux prises avec un monde d'adulte; discrétionnaire, sans rien d'autre que de fausses justifications qui empruntaient leurs force à une bureaucratie toute puissante. Ah, je croulais sous les pensées et les descritions impitoyables et plates de mon univers de mâle adulte et raisonnable!
Je voguais à l'aveugle depuis plus d'une heure. La mutinerie c'était calmée et mon cargo semblait s'être fait à l'idée que c'était moi et personne d'autre qui allait commander ce navire et je sentais qu'on commençait à apprécier mon intégrité et à respecter mon expérience. Tranquillement, je baissais ma garde. Tout était trop calme. J'aurais dû le savoir, c'était un piège.
Ça sentait le traquenard à plein nez et tout mes sens devenait mon odora. J'étais en alerte, le brouillard se dispersait et un vent nouveau se levait. Profitant d'un silence momentané, des sirènes s'étaient glissées parmi les mâles de la meute et avaient grimpées sur les caisses de sons qui me faisait face. Elles étaient petites et judicieusement vêtues. Je regardai vers le ciel en implorant les dieux des djs de trouvé une toune cochonne et immédiatement je fixai le sol, coupable et honteux d'avoir de telles idées. Je conjurai toute ma volonté à refoulé mon intérêt vers les recoins de mon âme, je le répète, d'adulte. Là ou le sex-appeal n'a plus d'influence si l'objet du désir n'a pas au minimum 25 ans. Satisfait de faire mon âge à nouveau, je regardai derechef vers le ciel afin de rire au visage de ce dieu trompeur qui tentait de corrompre ma droiture morale en me montrant de jeune nymphette ingénue. Ah, je n'allais tout de même pas succomber aux charmes de deux moitié de femmes «barely eighteen»! Le ciel! le ciel! le ciel s'entrouvait et un rayon de lumière le traversait...j'étais damné, c'était la pleine lune. Les deux sorcières dansaient ensemble dans une tragédie de jupes courtes, de camisole sexy, d'épaules nues, de chutes de reins vertigineuses et de mouvement très professionnels! De mon côté, je perdais la tête. Mes oreilles poussaient et j'entendais le chant de la testostérone, mon museau deveniat de plus en plus fin et me pointait la direction de nouvelles proies, ma fourrure devenait de plus en plus dense, j'avais chaud, mes griffes ne voulaient que prendre. J'étais devenu une bête et mon seul véritable désir était de hurler!
J'étais à quatres pattes, je cherchais des hits. Mon seul but était de satisfaire ces deux déesses qui dansaient collées et loin, loin au fond de mon être, une toute petite voix essayait de me rappeler que je devrais m'interdir de telle réactions. Je me divisais en deux, la voix de ma raison voulait me dénaturer! «Tais-toi!», lui dis-je. «Saleté de raison, laisse donc mes pulsions s'incarner, c'est la nature qui parle. Regarde, espèce fausse chrétienne, satanée faible, elles me regardent, elles me veulent, c'est moi l'alpha». Mes remontrances revanchardes eurent de l'effet, ma raison abdiqua, terrassé par la proximité de non pas une, mais de deux jeunes femmes habillées pour faire la guerre toute la nuit mais éclairées par un aura de virginité à faire pâlir d'envie le diable en personne. À gauche comme à droite, je sentais le bout discret de leur féminité et j'étais cruellement conscient que mes mains n'avaient qu'une courte distance à faire rejoindre leurs cuisses mais que l'acte lui-même allait me sembler durer une éternité. Le regard moite, une main sur le bras, une d'elle s'approcha de mon oreille en ouvrant la bouche, je m'attendais à sentir son souffle et déjà un frisson naissait entre mes épaules, comme si mon corps anticipait une demande que deux jeunes déesses ne peuvent faire qu'à un vrai homme, pas à des jeunes mocrons en devenir. ah!
«Monsieur, vous auriez pas...»
Monsieur...st-siboire de simonac de côlisse d'esti! Monde cruel qui m'a transformer d'un jeune mâle alpha faiseur de femme à un vieux bouc donneur d'exemple!
Un jour, quand ils vont être grands, ils vont comprendre.
2 commentaires:
ostie que t'é intense man
vraiment... tout un voyage dans le 'devenir' du passé...'. Le désir de retrouver, et l'ambivalence de s'y vautrer...
Un grand sourire... et ma foi, que le regard demeure ...
En avant toute!!!
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