27/08/2007

L'habit ne fait pas le moine! - Partie 5

Je suis irritable. Ça fait un peu plus d'une semaine que j'essaie par tout les moyens possibles d'accoucher d'un autre chapitre de série «L'habit ne fait pas le moine» et ce, sans succès. Je ne sais trop ce qui m'arrive, l'exercice étant pourtant très simple puisqu'il s'agit d'un nouveau stéréotype que je connais plutôt bien: Le Flirt-a-olic.
Sérieusement, ça devrait être l'enfance de l'art pour un barman d'expérience. En plus, tout le monde en connaît au moins un; les flirt-a-olics se tiennent dans le monde interlope entre le macho et le séducteur et ils sont disponibles en plusieurs teintes allant du «un peu too much» au «mr. Nice Guy». Dans tout les cas, les flirt-a-olics perdent vite leurs moyens s'ils ont l'impression de ne pas fitter dans le décors parce que, disons-le, pour le flirt-a-olic le principe de «décoration» a beaucoup d'importance.

Avant de dévoiler toutes les facettes du flirt-a-olic, il importe d'explorer quelques notions préliminaires.
Le flirt-a-olisme a autant de visages qu'ils existent de dépendances chez les humains, c'est pourquoi nous tenons tout d'abord à dire ce qu'il n'est pas. Vous vous demandez sans doute qui est ce «nous»? C'est une question pertinente et la réponse est à la source de mon irritabilité et de mes errances quotidiennes! Mais, je tiens à garder le secret sur l'identité du «nous», je le réserve pour un éventuel thérapeute.
Quoiqu'il en soit, le flirt-a-olic n'est pas un simple dragueur. Le dragueur se défini toujours par les même petites envies insignifiantes, c'est un faux alpha. Si le dragueur tient à se démarquer, c'est simplement dans le but de fourrer et ce désir le fait disparaître sous une couche graisseuse de «techniques» de cruise, sorte de recettes infaillibles pour convaincre une femmes de s'allonger et de le laisser s'adonner à ses plaisirs solitaires. Les dragueurs sont condamnés à suivre une démarche, ils sont prévisibles, sans créativité et plus souvent qu'autrement, mou ou semi-mou.
Le Flirt-a-olic n'est pas non plus un macho. Ce dernier, tout comme le dragueur, apparaît d'une simplicité désarmante au flirt-a-olic qui aura compris qu'un macho ne fait que gonfler ses gosses pour avoir l'air plus gros qu'il ne l'est en réalité. Un autre faux-alpha. Le processus est assez simple; le macho veut être vu pour ce qu'il veut nous faire croire qu'il est. Plus facilement, le macho n'est pas certain d'être un homme et ce doute lui fait mal, son existence est difficile car il doit vivre avec la crainte constante de se transformer en fifon. Son combat est quotidien et c'est pourquoi le macho a l'air d'un dur. Il veut que tout le monde sache que sa mâlitude ne fait aucun doute afin d'écarter tout risque de remise de question. Dans l'univers du macho, tout les gars sont fifs et ils présentent tous un risque d'infection. Dernier survivants d'un monde de zombies, le macho fuit constamment sa véritable nature et s'accroche à l'idéal masculin comme si la survie de son âme en dépendait.
Le Flirt-a-olic n'est plus un Mr. Nice Guy. Il a vaincu cette terrible affliction et en est sorti transformé. Entendons-nous, la pire chose qui attend le mâle alpha en devenir, c'est d'être au prise avec les stigmates d'un Mr. Nice Guy. Un Mr. Nice Guy c'est celui qui dissimule ses envie perverses derrières un rideau de beaux sentiments: amitié, fidélité, loyauté, etc. Il joue le rôle du chrétien affranchi, de l'ami et du confident, mais son objectif est le même que tout les autres, c'est-à-dire posséder une femelle. Mr. Nice Guy se différencie du dragueur et du macho par un trait particulier: il ne cherche pas à rassurer sa masculinité. Le Nice Guy est un pervers et il est conscient qu'il doit garder une apparence de chasteté et de sanité afin de rester efficace dans l'arène du célibat. Les stigmates apparaissent quand le Nice Guy succombe à la gène et affaiblit sa volonté en acceptant d'être honorable au détriment de ses instincts primaires. Dès lors, il oublie l'objet de sa motivation et il passera plus de temps à se cacher et à se défendre d'être cochon qu'à devenir ce qu'il est. En phase terminale, le Mr. Nice Guy pense qu'il doit s'auto-corriger par les beaux principes, l'écoute, l'attention et la sensiblité. On dira de lui qu'il est «sweet».

N.d.A: Dans un texte précédent, je disais qu'en fait le Mr. Nice Guy était faible, mais une floppée de femmes se sont portées à sa défense d'une façon aussi agressive que véhémente, allant même jusqu'à l'inviter à souper de filles! La rareté des Nice Guys en font une denrée rare que les femmes apprécient énormément. Elles peuvent alors discuter de tetons (et se les montrer), de fer plat et de petits kits cutes à loisir tandis qu'elles profitent des judicieux commentaires et approbations des Nice Guys qui les entourent. C'est normal, les Nice Guys sont désintéressés et allez savoir pourquoi, les femmes associent désintérêt et honneteté sans poser de questions! C'est d'ailleurs la raison principale pourquoi les femmes apprécient beaucoup la compagnie des hommes manièrés, pour ne pas dire «fifs».

Alors, demandez-vous, qu'est-ce qu'un flirt-a-olic et pourquoi en fait-il une dépendance?

Le flirt-a-olic se distingue plus ou moins de la même façon que le Mr. Nice Guy, c'est-à-dire qu'il tient plus à posséder les femmes qu'à se garantir d'être un homme performant. Or, il sait que dans l'éventualité où il manifesterait ce désir avec franchise, ses pairs, surtout les femmes qu'il désire plus que tout, s'objecteraient tout aussi franchement, ce qui nuirait, voire anéantirait, ses chances de voir ses envies se réaliser. Tout comme le Nice Guy, le flirt-a-olic adopte une perspective extérieure puisqu'il craint d'être jugé et tout aussitôt condamné. Il aura appris à être observateur afin d'éviter de se faire prendre et cette attitude le sépare de ses adversaires qui n'ont d'yeux que pour leurs nombrils et/ou leurs testicules. Après quelques temps passé à examiner la gente féminine, le flirt-a-olic aura compris que, contrairement au Mr. Nice Guy qui croira qu'une belle femme se cherche des amis, les femmes veulent séduire et il adaptera son comportement en conséquence. En deux mots, le flirt-a-olic se «laisse séduire», justifiant du même coup tout les efforts qu'une femme met à être belle et évitant les pièges hipocrites et prévisibles des machos, Vedette Locale ou Grand Ténébreux. En d'autres termes, le flirt-a-olic dépasse la facilité du «ah, t'es ben belle» et surprend en ajoutant qu'outre la beauté, l'effort qu'une femme met à être sexy donne tout son sens à la volonté d'être un mâle alpha. En proie à sa vision tordue du monde, le flirt-a-olic a compris que l'image qu'une femme projette est en fait une réponse à un mal plus profond ou, plus précisément, une compensation. Exactement comme son homologue masculin, elle compense son sentiment d'insécurité en essayant par tout les moyens possibles de «fitter dans le décors», d'où le principe de décoration.

Qu'est-ce que le principe de décoration? Et bien c'est la réponse à un monde de décors qui tolère très mal l'excentricité et la différence trop marquée, mais qui nous a donné le mandat très clair de rechercher à être authentique et unique. Il faut savoir être différent, mais homogène. Il faut se démarquer sans faire bruit ou sinon celui-ci doit «fitter» avec l'ambiance environnante. Il faut à tout prix être vrais, nous-même, authentique et autonome, mais en sachant négocier avec une société qui nous menace d'être anormal si on fait les choses différemment. Le principe de décoration consiste à être assez adapté socialement pour savoir adopter la bonne mode ou le bon courant qui fera de nous quelqu'un de design et de normal tout en nous différenciant. Le principe de décoration est la manie sociale la plus difficile à développer, il est très délicat et un seul faux pas peut renvoyer celui ou celle qui se trompe dans les dédales des mémérages et du «has beenisme». Pour être efficace, le «décorateur» doit pouvoir déterminer quelle place il occupera le mieux dans son milieu et l'occuper de la même façon qu'un cadre occupe un mur: il «fit». Quelqu'un qui réussi à faire ça, occupe sa place et cette position le rassure puisqu'il «fit» avec le monde. En d'autres termes, cette place lui donne un sens.
Le Principe de Décoration est ce qui nous détourne du sentiment d'absence de sens. En se décorant on croit avoir une place dans l'existence.

Le flirt-a-olic pense avoir compris cela et il s'en sert pour être charmant. Trouvant une femme en flagrant délit de décoration, il donnera son assentiment et en 2 ou 3 commentaires bien placés lui donnera l'impression que son existence et les efforts qu'elle y mets ont de la valeur, qu'ils ne sont pas vains et inutiles.

N'oublions pas que le flirt-a-olic est accroc à la sensation d'être un mâle alpha plus qu'à être rassuré d'être un homme, un vrai. Analogue au règne animal où le mâle alpha reconnaît ses femelles à l'odeur, le flirt-a-olic reconnaît les siennes aux soins qu'elles mettent à se décorer. Exactement comme dans le règne animal où les femelles réagissent au mâle qui les reconnaît, le flirt-a-olic s'abreuve et se satisfait de la réaction de ses femelles une fois qu'il a reconnu les efforts qu'elles ont misent à être sexy et désirables. Ces réactions sont suffisantes à lui faire penser qu'il est véritablement un mâle alpha sans compromettre sa retenue naturelle d'ex-Mr.Nice Guy et sans faire de lui un macho pas de classe.

Le flirt-a-olic est passé maître à l'art de la mesure et de la balance, oscillant entre le macho et le Nice Guy, le pervers et l'attentif, entre le petit diable et la vieille âme sage. Il est relativement ain et peu demandant et ceci constitue sa principale faiblesse. En effet, il ne possède pas le panache de la Vedette Locale ou l'apparence de profondeur du Grand Ténébreux, il n'a pas besoin d'être sauvé des eaux par une femme en manque de maternité et il ne ressent pas beaucoup le besoin de mondanité et de «design» des Éternels Insatisfaits. Or, dans un monde de décors et de faux-semblants, il n'est pas d'emblée le premier mâle à attirer l'attention ou, dans le cas d'un couple, à la conserver.

Mais le flirt-a-olic ne désespère pas. L'époque est aux femmes et le flirt-a-olic le sait. S'il est aussi dépendant des femmes que tout les autres, il est le plus prévoyant sa propention à l'observation lui révèle que le Pénis apprend lentement mais surement à «fitter» dans le décors et à user de plus en plus du Principe de Décoration pour se donner un sens. Pour quelqu'un d'accroc au sentiment d'être un mâle alpha, c'est une déclaration de faiblesse et de résignation qui fait mal, c'est pourquoi il se rangera volontier aux femmes pour poser la question suivante:

Où sont les mâles?

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Et qu'en est-il du cas des femmes flirt-a-olic? Ce texte fait cruellement fi de cette réalité il me semble.
En tout cas, moi tout ce que j'ai à dire sur le sujet, c'est: "Make awkward sexual advances, not war."

Bacchus a dit…

Ben, les femmes n'étaient pas mon sujet de départ, mais je soupçonne que ce soit plus ou moins la même chose qu'avec les hommes.

Ceci dit, c'est pas mon meilleur texte, mais il me bogue depuis trop longtemps! je voulais me libérer de cette corvée là :)

Tulipe a dit…

attends voir... les mâles? endormis derrière leur ordinateur, leur x-box, leur tv, leur bière ou leur joint, voilà...
c'est si facile de penser à rien de nos jours, ou de penser à tout sauf à quelque chose sans réponse, qui peut les blâmer?
bonne fête, mâle alpha !! :)

Bacchus a dit…

merci merci

moa alpha, moa vouloir broue avec femme on top!

xx

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