26/03/2008

Caraco en morceaux.




«Nous mourrons pour le maintien de ce qui nous tue et l’évidence nous échappe».

Albert Caraco, Le bréviaire du chaos.

Murder by Death.

«When I had my fill and tasted every kill,
There was nothing left to do but my own mother's will
I had heard tale of a place where the devils walked in pair
And men like me where needed to thin the growing crowd.

I came upon a shabby town, full of bitter men.
Where carved onto a crumblin' sign it read: Welcome to the end.
For a dollar you could buy a girl of every possible design.
But I couldn't find no decent man, of a heart spoken kind.

Whisky was for supper and I made a mess of my brother,
When we'll meet you'll see, I'll destroy everything of beauty.
[...]

My arms were tired and my feet were cold,
All that was left to do was to get back on the road.
We were left alone, left alone, every king on his lonely throne,
We were left alone, left alone, every king on his lonely throne».

Rum Brave, Murder by Death.




25/03/2008

Traumatisme Littéraire


Il y a de ces textes dont la substance bouleverse. Généralement, les écrivains veulent bien écrire et cette pudeur trahis leur manque de substance et/ou de réflexion. D'un point de vue de lecteur, cette absence de profondeur passe bien puisqu'en général, il ne veut plus penser ou réfléchir, il veut se divertir ou pire...se faire divertir. Les tablettes en son pleines de ce monde là, c'est ce qui m'a détourné de la littérature. Ça et le damné formalisme des études littéraires.

Rarement, très rarement, je tombe par hasard sur des pensées dont la force surpasse la lucidité de leur auteur. Dans ces moments là, la conscience enfle et le langage devient à peine adéquat pour contenir l'inflation. Comme si l'univers venait de prendre une profonde respiration. Dans ces cas-là, les textes que j'ai lu sont à cheval entre les genres: poésie, prose, récit, philosophie, science. La poésie ouvre la langue et le symbolisme qui en découle comble les besoins du langage ordinaire. La prose organise le symbolisme et lui donne un cadre sans lequel la poésie peut se cristalliser en idée dont le dynamisme ne peut se concrétiser qu'à l'intérieur d'une forme mobile; le récit. Or, celui-ci raconte non pas une histoire, mais un concept avec ses hauts et ses bas, qui s'incarne, à travers ses épreuves, en mouvement critique qui doit commande à l'action...c'est la philosophie. Et cette action, cette démolition des vieilles idées, offre une nouvelle perspective, une description neuve de la réalité: c'est la science.

Des textes comme ceux-là, il y en a très peu dans mon horizon littéraire.

Il y a eu Hubert Aquin, Italo Calvino, Bataille, Sénèque, Cioran et peut-être Blanchot, peut-être Primo Levy...

Aujourd'hui, dans l'autobus, je me suis mis à rire tout seul à la lecture du Bréviaire du Chaos de Albert Caraco. Je vous donne une page. Si vous trouvez ça trash et c'est tout, vous passez à côté de quelque chose...c'est du nihilisme appliqué, c'est fait pour rester dans le fond du lac, c'est le genre de chose que je me fais tatoué sur le génie.

«Les hommes sont à la fois libres et noués, plus libres qu'ils ne le souhaitent, plus noués qu'ils ne le discernent, la foule des mortels se composant de somnambules et l'ordre n'ayant jamais intérêt à ce qu'ils sortent du sommeil, parce qu'ils se rendraient ingouvernables. L'ordre n'est pas 'ami des hommes, il se borne à régenter, rarement à les policer, plus rarement encore à les humaniser. L'ordre n'étant pas infaillible, c'est à la guerre qu'il appartient un jour de réparer les fautes, et l'ordre les multipliant de plus en plus, nous allons à la guerre, la guerre et l'avenir semble inséparables. Telle est l'unique certitude: la mort est, en un mot, le sens de toute chose et l'homme est une chose en face de la mort, les peuples le seront pareillement, l'Histoire est une passion et ses victimes légion, le monde, que nous habitons, est l'Enfer tempéré par le néant, ou l'homme, refusant de se connaître, préfère s'immoler, s'immoler comme les espèces animales trop nombreuses, s'immoler comme les essaims de sauterelles, et comme les armées de rats, en s'imaginant qu'il est plus sublime de périr, de périr innombrable, que de le repenser enfin, le monde qu'il habite».


19/03/2008

Un concept très important

Oubliez ça les jugements synthétiques a priori, le dasein, l'être-là où l'être-étant, la différAnce de Derrida, la référence de Quine, le sujet de Foucault, l'Esprit de Hegel, le désespoir de Kierkegaard ou encore l'Éternel Retour de Nietzsche. Oubliez ça aussi les crisettes de VLB, la mauvaise humeur des auteurs «maudits», les petits caractères de vedettes littéraires ou télévisuelles. Oubliez tout ça, ces choses là relèvent du passe-temps, des loisirs. En 2008, il faut se pencher sur les enjeux capitaux de la société québécoise.

Oubliez ça je vous dis. C'est trop facile, vos esprits ont besoin de beaucoup plus de défi intellectuel. Histoire de paraphraser Thomas d'Aquin, ces concepts là ne sont que le petit lait de la conscience, il s'agit maintenant de garder à l'esprit une idée un peu délaissée mais d'une importance capitale.

Tenez, l'autre soir mon bar bar était plein. À gauche il y avait Big Bird. il avait écrit une chanson à succès pour un artiste populaire il y avait de ça quelques années et depuis, Il vivait sur ses rentes de «parolier». Sa panse, certifiée olympique, était tellement gonflée qu'on avait dû l'amputer de ses deux jambes. Cette situation m'attristait alors je lui avait construit un swivel que je posais entre son tabouret et lui, ainsi il pouvait pivoter sans trop d'effort et de mon point de vue, en arrière du bar, il avait l'air plutôt normal. Big Bird buvait systématiquement le même nombre de bières, laissait systématiquement le même montant de pourboire, portait quotidiennement le même pull, le même veston et affectionnait particulièrement les jeunes femmes.

Il y a quelques années, quand il était encore un mâle qui pouvait se tenir debout, Big Bird menait une vie plutôt normale.

Comme il était conscient d'être gros, laid et maniéré, il avait développé un savoir-faire qui devait compenser son manque patent de charme. Sa technique était banale, mais il y excellait. Il n'était pas un créateur au sens stricte, mais depuis plusieurs années il paraphrasait les textes ou les citations de différents auteurs à succès. Ses récits n'était pas frais ni nouveau, ses idées n'étaient pas profondes, mais il dissimulait ses sources assez bien pour qu'on ne puisse en voir le fond. Avec les filles, plus jeunes et plus incrédules, cela fonctionnait plutôt bien. Il adoptait rapidement le rôle du vieil homme sage et jouissait d'une certaine popularité, ce que son ego, mutilé par son physique ingrats, appréciait énormément. Il connaissait toute la puissance que lui attribuait sa figure paternelle sur le sexe faible mais il compris vite qu'à moins de tomber sur quelqu'un d'un peu tordue, un père ne reste pas sexy très longtemps. Aussi, il devait ses très courte période de rut à la sympathie sans bornes de ses «amies», qui disparaissaient d'ailleurs à la vitesse grand V dès qu'il trouvait le sommeil. Peu d'hommes peuvent supporter un tel régime et Big Bird en faisait partie. Résultat: la mécanique de Big Bird se vidait de ses fantasmes, l'érotisme fuyait au joints. Lentement, il donnait congé aux femmes de sympathie et s'adonnait à de la mauvaise porno. Un jour, il en voulu même à ses mains, qui n'arrivaient plus à abjurer la mollesse de son existence. Si le charme, la beauté, la littérature et la culture ne le menait pas à ses fins, il allait renarder, s'adonner au trafic d'influence, manipuler bassement ses proies, les mettre à genoux!

La première se faisait appeler Vega. Sa carrière de call girl avait connue une fin abrupte lorsque son chauffeur et souteneur avait cavalièrement emboutit une ambulance alors qu'il la reconduisait chez un client. Vega était restée coincée entre le volant de la voiture et les cuisses de son chauffeur et son dos n'avait pas supporté le choc. Encore fut-elle chanceuse car elle aurait pu mourir étouffée. Quant au pauvre bougre qui tenait le volant, il était mort au bout de son sang. Quadraplégique, elle ne pouvait plus travaillée mais elle arrivait à gagner sa vie grâce à la poitrine de luxe que lui avait offert un ancien client...un ministre ou un général. Son double D avait survécu à l'accident et était resté ferme, propre et confortable.
Le hasard voulait qu'elle fréquente le même bar que Big Bird. Jusque là, il avait été gêné de s'offrir un passage entre ses lolos, mais Vega était la personne parfaite pour mettre en pratique ses techniques d'intimidation.

Il me fit signe de lui envoyer un verre. Comme c'était d'usage quand un client voulait libérer du stress en zingnant entre ses tetons, je devais amener une consommation à Véga et une paille au client qui lui offrait à boire. Ceci fait, le client se levait et allait gentiment déposer la paille dans le verre de celle-ci (sans quoi elle ne pouvait que laper son gin and tonic, ce qui n'était pas chic). Elle profitait de cette attention pour demander au client de l'aider à l'accompagner aux commodités qui se situait à l'étage d'en dessous, ce que Big Bird s'empressa de faire en la prenant dans ses bras. La lèvre inférieure de Véga était insensible, alors l'histoire ne dit pas s'il se sont embrassés avant de pénétrer dans l'espace exigu des W.C. des femmes ni si Big Bird a déposé Véga avant de l'asseoir sur le bol de toilette.

Selon la médecin légiste, les oreilles de Véga auraient été arrachée au même moment qui, incidemment, coïncide avec l'âge du liquide sémiotique retrouvé dans sa craque. Les ecchymoses sur son visage auraient été infligées après l'ablation de ses oreilles, quelques minutes avant sa mort par asphyxie. Ce meurtre crapuleux a fait l'objet d'une chansons par un groupe de Black Metal qui s'est hissée au 34ème rang du billboard du Metal Québécois. On a bien soupçonné Big Bird d'en être l'auteur, mais son avocat a plaidé que son client n'aurait pas pu tenir entre les seins de la défunte et, conséquemment, le juge lui a laissé le bénéfice du doute. La couronne voulait conserver, à titre de preuve, la poitrine de Véga, mais celle-ci ayant couchée sur son testament la fondation St-Vincent de Paul, ses boules furent retournées à la communauté.

Vous savez, moi je sais que c'est Big Bird le coupable. Le pauvre réalisait un fantasme mais n'arrivait pas à avoir une érection. Évidemment, paralysée, Véga ne pouvait augmenter la friction en se servant de ses mains, alors Big Bird l'empoigna par ses oreilles et appliqua avec force un mouvement de va et vient de plus en plus brutal. Quelques secondes avant l'orgasme, les lobes de Véga n'en pouvèrent plus et ils décollèrent. Frustré de n'être pas venu, Big Bird, choqué noir et belliqueux, lui asséna plusieurs coups de poings qui firent hurler Véga de plus belle. Paniqué, le gros imbécile l'étrangla, reprit sa place au bar et laissa la soirée s'écouler. On oublia Véga aux toilettes et ce n'est que le lendemain, alors que le B.S. de service s'adonnait au ménage qu'elle fût retrouvée.

Ah! avec tout ça, j'ai oublié de vous dire de qu'elle idée il était question au début. Rappelez-vous, nous devions oublier toutes ses niaiseries et se concentrer sur un concept d'une importance capitale pour la société québécoise...ça vous revient?

Ce concept est lourd de conséquence, une fois qu'on en prend conscience on ne peut plus fuir nos responsabilités. Que voulez-vous, il faut faire face à la chanson vous savez, c'est normal...c'est la vie après tout.

Tenez-vous bien, je vais vous présentez l'idée la plus mal comprise de cette ère:


LAST CALL CÔLISSE!

c'est quoi que vous trouvez de pas clair dans cette idée là hein!!? Maudite gang de tabarnac d'osti de losers de saoulons du calisse? hein, on s'en crisse que vos vies soient de la marde, que vous soyez laites comme des poux, édentés, impuissant, meurtris...on s'en bat les gosses!!

LAST CALL ça veut dire «LAST CALL»!

Ça veut dire: «crisse donc ton camps osti de BS de motté de loser de sale râclure de gros crisse de vicieux de maudit simonac de mononc dépassé de freak à marde!»




Top Blogues