31/07/2007

L'habit ne fait pas le moine!

Mon moine à moi a été en couple pendant la plus grande partie de cinq ans. Tout à son honneur, il est très dévoué, très fidèle. Il ne gère qu'une seule nonne à la fois malgré qu'il soit souvent sollicité par les brebis de son troupeau.

Ça suffit, je ne m'adresse pas à des enfants alors appelons les choses comme elles sont: je parle de mon pénis là.

Pour quelle satanée raison voudrais-je écrire sur mon pénis?

C'est très simple. Alors que je poursuivais ma quête incensée de quelque chose à dire d'important et surtout d'original sur l'Amour, il m'est apparu en songe que j'allais omettre de m'interroger sur l'unique chose qui dirige toute ma vie sociale et amoureuse! Moi, réduit à penser avec mes gosses?! bah, je me console en me disant que je ne suis certainement le premier de ma gang. Mes congénères de l'Antiquité ne se gênaient pas pour ériger des statues de phallus en érection dont la qualité a été très souvent représentée sur des vases, par exemple. Ils avaient même une idée du prépuce idéal! C'était une bonne épque pour être un mâle...Le Pénis n'avait pas sa propre volition, mais la volonté d'un homme devait certainement s'inspirer du symbole par excellence de la virilité!

Être virile ça voulait dire ne pas craindre la guerre, faire de la politique, ne pas craindre l'inévitable, avoir soin de soi-même, philosopher, devenir le meilleur de soi-même, se donner son propre sens, etc. En gros, exercer son courage et être fort au sens large.

Bref, un paquet de chose pratiquement impossible à faire en couple.

Pourquoi donc? parce qu'aujourd'hui être en couple pour un homme, ça signifie deviner sa blonde, compromettre son horaire, donner un sentiment de sécurité, être à l'écoute, mettre de côté son agressivité naturelle et, au contraire, raffiner son émotivité et sa sensibilité. Bref, un homme en couple, c'est l'équivalent d'un eunuch. D'Ailleurs, à l'époque de nos ancêtres, ceux qui s'occupaient de la famille, les aidants des femmes et leurs chaperons, c'était les eunuchs; les métrosexuels de l'Antiquité.

Haro! Nous vivons dans une triste époque pour les hommes au Québec!

Il y a les «Grands Ténébreux». Ce genre d'homme a généralement eu assez de chance à la loterie de la vie pour être né beau, et est assez wise pour avoir compris que ce qui anime les femmes dans leurs recherche de l'Amour ce réduit à l'instinct maternel. Le Grand Ténébreux ne parle pas de char, pas de hockey, pas de toutes les maudites affaires que les femmes trouvent donc plattes. Il sait lire, parle bien, a voyagé et veux encore voyager...le best c'est quand il sait naviguer ou qu'il est musicien. Le Grand Ténébreux parcoure le monde à la recherche de lui-même, de son sens propre. Il a le vague à l'âme et semble torturé par un alter ego vraiment sombre et démoniaque. C'est un bad boy avec des yeux de chien battu. Un rebelle sans combat, un bum qui ne sait pas se battre.
L'arme secrète du Grand Ténébreux c'est d'arrivé à faire croire à la fille qu'il désire qu'elle et elle seule, peut lui faire du bien et calmer son âme sensible et douloureuse. Le charme de celui-ci ensorcèle le côté «maman» de son interlocutrice. Or, devenir une mère c'est devenir une femme pour plusieurs d'entres elles, c'est l'équivalent de trouver un sens à leurs vies, c'est une émotion très, très, très puissante auprès d'elles.

Rassurons-nous, les femmes ne sont pas dupes très longtemps d'habitude. Un Grand Ténébreux est comme le reste des mâles: ils veut fourrer partout et tout le temps, le plus longtemps possible. Dans l'adversité messieurs, soyez patients. Après quelques temps, il tentera d'expliquer à sa nouvelle blonde sa conception de la vie de couple; à son image, plus ouverte, plus libre, sans règles stricte, etc. Histoire de se justifier, il usera de son côté sombre et démoniaque. La fille, incapable de lui procurer le calme et la paix d'esprit, aura l'impression de vivre un échec amoureux aussi tordu que pénible.

Étudier le pattern de celle qui vous plaît le plus. Si vous sentez qu'elle est dans le pattern «Grand Ténébreux», sachez que c'est un archétype très difficile à déloger même si c'est gars là sont en réalité des faiblards incapables de s'assumer et des hypocrites patentés, des faux-martyres doublés de petits crosseurs.

La véritable question que nous devons nous poser dans ces cas-là c'est: Est-ce qu'on peut vraiment apprécier une relation amoureuse avec une femme qui kick sur les «caractéristiques» du modèle Grand Ténébreux?






30/07/2007

Arctic Monkeys et la philosophie


Je suis en train de lire un numéro de la revue Philosophie que j'affectionne beaucoup. À ma grande surprise, un article y est consacré à un groupe que j'apprécie beaucoup et qui sera au festival Osheaga les 8 et 9 septembre prochain.

Voici le lien de l'article en question, je vous l'offre gratisse avant d'aller travailler:

Arctic Monkeys et l'Opacité de l'Esprit

Richard, Richard, Richard...

Qu'est-ce qui se passe avec toi mon chum?

Avant t'étais drôle au moins. Tu disais des niaiseries peut-être, mais au moins c'était intéressant.

Aujourd'hui je suis en feu, j'ai envie de te dire que là, franchement, t'es dans le champ. Sérieux, beau guerrier, va faire le test que je propose sur le message d'en dessous et prends une petite vacance. Arrête de penser, oublie ça l'opinion Richard...c'est pas pour toi dans le moment. Tu te fais du mal, prends donc un break.

Qu'est-ce qui ne va pas? ben là...tu ne te vois pas aller? Tu deviens bitch sans raison, tu ne lis pas les nouvelles que tu commentes...tu fais à semblant des avoir lues. Tes sources sont mauvaises ou intéressées (CNN...come on). Pis t'as vraiment perdu du temps à poster des photos des oeuvres de Mazhari? C'est pire que je pensais.

C'est quoi cette petite crotte sur le coeur là contre l'Islam et les pays «islamistes»? As-tu peur de perdre ta belle liberté d'expression mon petit X tout choqué noir? Avoue que t'aimerais ça te faire menacer par un michant terroriste musulman qui traiterais ta femme de chienne d'impie et coupant la tête de ton cabot avec une chainsaw écrit Allah dessus! Ça te donnerais de l'importance, là tu pourrais vraiment te défendre et avoir l'air d'un héros, tel un bel Atlas portant le poid de la liberté et de la démocratie sur ses épaules...tu pourrais même te faire tatouer un aigle et une étoile sur ta fesse gauche. On pourrait t'appeler Martinours!

Le fait qu'il y a 60 000 000 d'évangélistes recensés au States (1990) (1)(2), armés jusqu'aux dents et assoifés de Second Coming contre 65 000 000 d'iraniens, femmes et enfants confondu, pauvres et sous-éduqués (3), ca...ça t'échappe hein? C'est correct mon gars, c'est pas grave, on a l'habitude des niaiseries. Le ridicule ne tue pas tsé.

Ah oui, l'article sur la mort. Tu t'es contenté de regarder les images au début sans lire le reste...c'est de valeur parce que l'article est intéressant. Ça parle d'une technique de réanimation qui commence à faire des petits dans le monde de la recherche...Si ça parle de NDE (Near Death Experience)? oh oui...vers la fin là, la dernière moitié de la dernière page. As-tu des difficultés professionnelles ces temps-ci mon homme?

Juste pour t'éviter du trouble mon gars, c'est pas parce que tu reçois des courriels qui t'encourage que c'est intelligent ce que tu écris. Je dis ça de même là, ça va t'éviter d'avoir à te justifier à ceux qui crient «au loup».

Mais à 46 ans, c'est vrai que t'as l'air de t'assumer...c'est une belle victoire pour toi ça Rich, garde ça en tête, c'est bon pour ton amour propre.

***

Calvaire, heureusement qu'un cave ça n'a pas de couleur, ni de sexe, ni de nationalité. Je me ferais accuser d'être raciste, fasciste et sexiste tout en même temps. Il me fait chier depuis quelques temps, ses sujets sont souvent super bien partis et intéressants et en moins de 5 lignes ils décrisse 10 ans de crédibilité journalistique. Je trouve ça un peu dull que le bonhomme possède une place privilégiée dans le monde de l'opinion québécoise. Tiens, ça me rapelle un autre pouilleux qui faisait de la radio il n'y pas longtemps.

(1)Census Bureau of USA , p61, tableau 74.
(2)probablement plus depuis le 9/11...mais je n'ai pas de source en dehors de Wiki qui n'est pas si objectif que ça.
(3) Là, c'est moi qui l'échappe pour les besoins de la cause. Les iraniens se débrouillent très bien côté éducation. Anyway...la référence dans ce cas-ci c'est la Banque Mondiale.

Êtes-vous à bout?

Je me sens très souvent fatigué avant d'aller travailler. Je me suis dis :«mmh, fais attention à ça. Si tu te sens démotivé, commence à te poser les bonnes questions».


Rien de dramatique évidemment, juste de la saine introspection.


Vous sentez-vous sur le bord de pêter un plomb? Êtes-vous vraiment écoeurer de votre job? Le vide...ah, ciel...le vide est-il tojours là? Avez-vous jeté votre dévolu sur la poudre, les pilules, l'alcool et autres barbituriques comme s'il n'y avait pas de lendemain?

Moi, je n'ai rien fait de tout ça, mais je suis vraiment tanné de me coucher à 5 heures du mat et de tolérer toutes les réflexions en orbite autour de vos vides existentiels sans jamais rien entendre sur le vide lui-même.

C'est pas que je vous aiment pas tsé...je suis juste un peu tanné d'entendre les mêmes histoires se répétées. Le Syndrôme de Sisyphe devient lassant.

Tiens, un petit test pour tout ceux qui recommencent...tout le temps:

Hamburger Burnout Inventory Test

«My Little Dead Dick»

Faire une recherche sur l'amour comporte plusieurs difficultés. La première c'est l'extrême lassitude qui vient à la lecture d'histoires qu'on a tous entendu plusieurs centaines de fois. Ensuite, la quétainerie et l'idéalisme inhérents aux représentations de l'amour me font mal. Voir Cupidon en couche et Eros habillé en exhibitionniste, ça me tue.

Mais là, je suis touché...

Une belle histoire en images.

Pour ne pas dire un bon publi-reportage...

My Little Dead Dick


Pour les paresseux, c'est aussi sur Flikr


Qu'est-ce que l'Amour?


Le sentiment a la cote dans la blogosphère!

Presque tout les blogues parcourus ont le mot «amour» et ses déclinaisons en filligrane. Du Célibatorium par la Gueule de Bois en passant par Tuliperies, des nouvelles macabres de viol de cadavre jusqu'au séjour à l'hopital d'une fille finie...le glorieux sentiment brille par son absence.

À tout vous autres, les amoureux et les idéalistes, je veux vous rendre service.

Amoureux, deux questions vous torturent:

1) Est-ce que l'Amour existe?
2) Qu'est-ce que l'Amour?

La première question est assez facile semble-t-il. Est-ce que l'Amour existe? Évidemment! sinon, on en parlerait pas tant.

Est-ce que les fantômes existent? Évidemment, sinon on en parlerait pas tant!

Et Dieu? Ben oui, franchement! sinon il ne serait pas au nouvelles à tout les jours qu'il fait!

La télépathie elle? ah, ça c'est moins certains...Mais je sais à quoi vous pensez. «L'amour» vous dites-vous, «c'est pas pareil»!

Dans tout les cas, cette question là pourra être débattue plus tard par l'armée de célibataires qui occupe la blogosphère et les rues des villes du monde. Étant moi-même célibataire, je considère qu'il est de la plus haute importance qu'on sache tous qu'est-ce qu'on cherche exactement, j'ai essayé de trouver la définition de l'Amour.

C'est probablement pour ça que je suis encore célibataire: je suis trop «rationnel», pas assez «émotionnel», pas assez «tordu».

Enfin, c'est une autre histoire que mes Exes pourront écrire à loisir.

L'Amour:

Du latin amor ou amoris. l'amour au sens de la passion inspirée par un dieu ou l'autre.

En grec, c'est philia...ouais comme dans philo-sophie ou necro-philie. C'est le véritable sentiment amoureux, celui qui fait agir, celui qui est solide. Wikipedia vous le dira aussi, c'est plus près de l'amitié que de l'amour au sens ou on l'entend au XXIème siècle.

On le sait tous, l'amour ne se limite pas à ça! Les premiers papillons, l'envie des lèvres, le baiser, le désir qui arrive comme un accident de char!

Désir, ça vient du latin cupiditas. Souvenez-vous du petit maudit Cupidon...cupiditas ça signifie désir et envie, mais aussi ambition, avarice et grégarité.

Chez nos ancêtres athéniens et pédérastes, c'est l'eros ou le désir au sens charnel, physique, sexuel, du terme. Ce n'est pas nécessairement une bonne chose, l'eros est trop chargé de passion pour être clair, il produit des erreurs de parcours s'il n'est pas réfléchit. Sauf erreur, pour les grecs, l'eros est très proche de la folie.

Dans le coin droit, la philie et l'amor, qu'on apprète à toutes les sauces, fort de plusieurs milliers d'années de fausses promesses. Dans le coin gauche, l'eros si cher à Freud et cupiditas, les grands oubliés, les manifestations les plus communes de la Nature qui se déploie dans le chaos le plus complet depuis le début des temps.

Euurrk, le chaos et l'absence de sens! Mais comment voulez-vous avoir des relations stables dans cet état là? la Nature...pfft...comme si nous n'étions que des bêtes! Quel horreur!

L'étre humain vaut tellement plus que ça que l'AMOUR doit exister!

Jesus avait raison, l'AMOUR est la seule chose qui justifie notre existence puisque la Nature a vraiment manqué sa shot.

Je vous dirais bien ce que j'en pense, mais c'est ennuyeux.





Logging off

Sometimes even the World needs to log off.

But then again, happiness is a warm computer, isn't it?

29/07/2007

Je vous donne une chance...

On m'a fait remarquer que mes blogues étaient longs. Après une courte enquête, j'ai constaté qu'on avait raison. La plupart des textes que j'ai eu à lire sont assez courts et sont plutôt des commentaires qui ne dépassent pas 500 mots. Ils sont donc plus concis, plus courts et, conséquemment, plus faciles à lire.

Comme je ne suis pas - encore - un auteur à succès, je reconnaîs qu'un texte de plus de 500 mots peut devenir long et fastidieux...encore plus si son auteur est inexpérimenté et un peu verbeux.

C'est pourquoi j'ajoute des libellés sur la longueur approximative des textes.

Si vous avez à choisir, prenez le plus facile. Ne vous en faites pas, je suis moi-même très paresseux.

Le monde arrive, tiens-toi bien!

Quand ma mère m'a accouché, en septembre 1974, j'étais tout rabougris, tout rouge, tout nu et je hurlais au monde mon mécontentement. Il y avait de quoi! la Nature m'exilait de l'utérus maternel vers un Monde aussi froid que sordide. Trop de lumière, pas assez de silence, plus question de flotter, j'allais m'allourdir et caller dans la réalité.

Côlisse, dis-je.

Rien n'allait me sauver! pas ma nudité, pas ma pureté de nouveau né, pas ma naïveté...Surtout pas la naïveté.

La naïveté, du latin nativus ou «qui arrive au monde». C'est le moment magique ou le monde se livre à nos sens comme un décors de cinéma: parfait, fait à notre mesure et prêt à nous accueillir sous son aile.

Jusque là, pas de neuf. On connaît le feelin. Après tout arrache et tombe en morceaux. On vieillit, on subit des échecs amoureux, professionnels, artistiques, etc. Ensuite, on crève. Entre les deux, on devrait être avoir quelques orgasmes, une couple de souper entre amis et quelques heures de bons temps. C'est ça la vie mon chum, en dehors des crises et des crises existentielles (et on fini par s'habituer même à ça), on ne vit pas vraiment: le trois quart du temps on travaille, on endure en attendant la retraite ou le prochain break.

Fini la magie, au diable la naïveté, Fuck le romantisme, à go on se compte des peurs.

Détrompez-vous il y a de l'espoir! C'est vrai je vous dis, de la naïveté, de la magie et du romantisme il y en a encore tout plein! Il faut juste laisser tomber Walt Disney.

Tenez, je déjeunais dans un resto que l'habitude me fais apprécier, même si à bien y penser, tout y est ordinaire. Heureusement qu'on a ça «l'habitude», ça nous fait endurer la bullshit plus longtemps et, du coup, ça améliore la qualité de vie. Je le connais vraiment bien ce resto là puisqu'à six ans, j'allais y boire des nectars avec mon padre. Tout était parfait à ce moment là, je demandais un nectar à une madame que je ne connaissais pas mais qui connaissait mon nom et mes préférences. J'étais un roi dans ce café là. Plus tard, j'allais étudier en mangeant tout ce que mon argent de poche me permettait:un café avec un morceau de pouding au pain. Je devais faire un peu pitié, le proprio de l'époque a fini par m'engager à la plonge. Ensuite, profitant du départ d'un serveur, je lui ai volé sa job.

Auourd'hui, je connais les recettes, le menus, la caisse enregistreuse, les numéros de tables. Je peux vous dire que la qualité de la bouffe est nulle, comme dans tout les restos de ce genre. Que vous vous faites arnaquer à chaque fois que vous commandez quelques chose qui coûte plus que 5$...et que c'est bien juste votre problème. Le personnel le sait, la direction le sait, vous le savez peut-être. Sachant tout cela, n'allez pas être surpris si je suis servi avant vous, avec plus d'égards et avec une plus grosses portion de frites...on achète mon silence.

Cette journée là, un client arrivé avant moi à été servi après et avec moins d'égarts. Compréhensif, il me dit :« Tu dois être un régulier, hein?». Je lui réponds par l'affirmative en ajoutant que j'y avais déjà travaillé. Il me rétorque qu'un personnel plus «professionnel» aurait dû me faire attendre (puisque que je suis supposé être compréhensif, puisque je connais la nature de l'ouvrage) plus longtemps pour lui donner à lui un service 4 étoiles. Bref, que ma présence aurait dûe lui garantir un meilleur service.

Ça, lui dis-je, c'est ce qu'on veut te faire croire mon chum.

J'ai vu dans ses yeux qu'il venait de comprendre quelque chose de la vie de client. Je venais de lui donner sa passe «backstage» dans le monde merveilleux de la restauration. Dans un restaurant, pas mal plus que dans un bar, le client à la même importance que la valeur de son repas.

Sa valeur «humaine» venait de se faire sérieusement emboutir. Dignité? mon oeil.

Vous êtes dignes?

Ça, c'est qu'on veut vous faire croire mes chums.


Ah, une autre histoire de naissance au monde et de naïveté:

Vers 1h hier soir, deux hommes se présentent à mon bar, ils sont déjà intoxiqués mais comme ils se tiennent debout et que je n'ai pas une grosse soirée, je décide de les endurer même si le mot «motté» flotte en lettres de feu au-dessus de leurs têtes. Les mottés sont différents des métalleux, gothiques, punks ou des hippies. Tout ceux-là adoptent consciemment un style. Même ceux qui sont idiots se reconnaissent dans tel genre ou dans l'autre. Un motté quant à lui, ne se reconnaît pas. Il ne se sait pas «motté», sont existence est d'une simplicité désarmante et c'est précisément ce qui nous écoeure tant de ce genre de personne là.
Un des deux gars me regardait intensément alors je m'approche pour lui demander la raison de ce regard là. Il me dit qu'il s'inquiète de ma «valeur» personnelle. Il veut mesurer de quoi je suis fait. Perplexe, je lui demande pourquoi il a de telles interrogations. Sourd à ma question, il me raconte un scénario dans lequel il se fait assaillir par certains de mes clients à l'air belliqueux et il termine par une question très pertinente: «si on m'attaque, est-ce que tu te sacrifierais pour me défendre?». Je me suis mis à rire en ajoutant que non. Un peu insulté, il me demande la raison de mon refus. Je lui ai platement répondu qu'il n'en valait pas la peine.

Comprenez-moi bien, je n'ai aucun compte à rendre aux mottés. C'était la vérité, toute simple, de lui, de sa vie, de sa santé...j'en ai rien à battre. Est-ce que j'allais, encore une fois, perdre de l'énergie à jouer l'hyppocrite et à maintenir une façade humaniste et soucieuse de mon «prochain»? non, je laisse ça aux chrétiens.

Outré, le motté s'est énervé et a voulu «m'éduquer» en tentant de m'administrer une «correction». Dommage pour lui, je suis plutôt en forme. Constatant qu'il allait se faire mettre dehors dans une posture embarassante (c'est-à-dire un bras dans le dos, à moitié étranglé et sur le bout des pieds), il s'est jetté au sol en feignant de me narguer. Je ne sais pas à quoi les gens pensent? au sol, même si la gravité est de votre côté, vous être vulnérable...ne faites JAMAIS ça. Je l'ai traité de fif, il est resté au sol, je l'ai sorti...lui, un homme de 35 ans au moins, par le fond de culotte et en poche de patate.

Au total je l'ai sorti 4 fois. Il m'attendais dans la rue en me menaçant. J'approchais, il se sauvait. L'incarnation de la faiblesse humaine. La dernière fois que j'ai eu à le mettre dehors, une gang de filles rigolait à chaudes l'armes. Je lui ai discrètement dit à l'oreille :«ça fait quatre fois que je t'humilie en public...t'es pas tanné?».

Le ciel s'est ouvert et un rayon de lumière est tombé sur le motté. Pour la première fois peut-être en 30 ans, il s'est vu pour ce qu'il est. Le voile s'est déchiré pour lui et avec une lucidité catastrophique, le motté a perdu sa naïveté.

Un motté de moins. Il est parti la tête basse mais sans le savoir, il m'a fait du bien.

Chaque panneau réclame sur la rue, chaque one-liners publicitaires, chaque appels à a dignité et à la démocratie, toute les chansons d'amour, les odes à la jeunesse, la mode, l'envie d'être authentique, d'être soi-même...autant de manifestations de naissances, de venue au monde et de message d'espoir.

Espoir, du latin sperare qui veut dire «attendre» ou en «attendant que»...en attendant quoi? que la «vraie» vie arrive?

La naïveté existe encore, je vous jure. C'est plein de magie partout...et croyez-le ou non, c'est un bon show.

27/07/2007

Être ou ne pas être - courte réflexion sur l'amour

J'ai une mémoire à qui on ne peut faire confiance, en aucun cas. C'est d'ailleurs la principale raison qui motive ce blog; archiver mes pensées et comme dans le Phèdre de Platon, trompé l'oubli...on pourrait dire affaiblir ma mémoire. Le constat virtuel d'une faiblesse.


Dans tout les cas, ce n'est pas de ma mémoire dont il est question mais du rapport entre l'existence et l'amour.

Qu'est-ce qui fait le plus mal dans la rupture? L'abscence de la personne aimée ou la réunion avec soi-même?

Je m'explique:

Sommes-nous la même personne en public que seul? La réponse semble évidente. Je pense que non. Un peu comme Socrate qui explique à Critias qu'il est bienheureux lui (Critias) de rentrer chez lui et d'être seul puisque lui (Socrate) doit rendre des comptes à sa conscience. Parmi ses pairs, Socrate ne se présente pas comme un double de lui-même ou comme une personnalité multiple. Critias ne voit pas plusieurs Socrate à la fois, mais un seul. Cela semble banal mais à bien y penser, c'est seulement un public qu'on apparaît comme unique et identifiable. Sous le regard des autres, nous paraissons complet, un.

Mais nous faisons tous quotidiennement l'expérience d'être seul avec notre existence à qui on doit rendre des compte. Une sensation souvent intolérable qui est très souvent une source de grande anxiété. Lévinas appelait ça l'horrible sensation de l'«il-y-a», de l'être, de l'existence sans visage, sans but, sans objectif, sans sens.

Et si l'amour était une réponse à cette sensation d'il-y-a? l'être aimé serait le dépositaire de la garantie de notre «unicité». Il répondrait à ce besoin viscéral d'être Un, d'être complet et achevé. Or, être Un à deux, c'est impossible. Un morceau de sagesse populaire qu'on pourrait trouver banal, mais je le pense pertinent dans ce contexte.

Si c'était le cas, alors ce qui fait mal dans la rupture, c'est le sentiment terrible et engouffrant de «ne pas être». C'est la sensation de vide existentiel, terrible entre la nuit et le jour. Une existence sans voix, prisonnière d'elle-même.

Le retour sur soi que la rupture exige est épouvantable, ce qui fait mal c'est l'existence, un peu mise de côté dans la relation amoureuse, qui revient à la charge reclâmer son dû et régler ses comptes. Le vide dans lequel on s'abîme.

La mort de Monsieur Météo

Plan A

On traque Monsieur Météo jusque dans sa tanière, on l'appâte avec une jolie poule blonde et un dentier parfait. Dès qu'il sort de son trou à rats, on l'assomme sauvagement à coup de parapluie lestés de plomb. Ensuite on l'attache sur une table à pique-nique au-dessus de laquelle on aura hisser un gros crisse de climatiseur qu'on laisse tomber sur sa tête et son air d'anticyclone. On vend la nouvelle à TQS, Météomédia ferme, suivi de près par Environnement Canada.

On en parlera plus jamais, tous honteux d'avoir commis un meurtre crapuleux sur un Monsieur qui ne voulait que notre bien.

Plan B

On se met tous à poil et on sort dans la rue en courant. Après trois tours de coin de rue et beaucoup de plaisir, on se rassemble 50 000 devant le parlement pour une procession à la serviette blanche que la mairesse Boucher nous aura incidemment fournit. Elle-même nue, elle est la première à tremper sa serviette blanche dans l'eau de la fontaine Tourny, ce que, à sa suite, nous faison tous dans le silence le plus complet. Ensuite, tous en cercle, nous ferons le son de la dinde qui glousse sa colère en assènant un furieux coup serviette mouillée sur la bedaine vierge et dénudée de notre voisin de gauche. Le craquement de tonerre et la pluie de maudit calisse qui suivra sera suffisant pour sensibiliser les dieux à notre misère et le Thermostat métaphysique sera ajusté en conséquence.

Plan C

On prend d'assaut les bureaux de Joboom et de Monsters.ca, on pirate leurs bases de données pour trouver le candidat parfait à sacrifier. Il devra faire preuve de constance et ne devra pas nous manquer une fois disparu. Le candidat idéal est à la fois skinhead, hippie et moi ch't'un X. Une fois qu'on l'a, on le gave de bud light et on le parfume au patchoulie pour être absolument certain de l'haïr bien comme il faut. Après 2 bonnes semaines à se lever la nuit pour le détester, on strap l'enfant de chienne sur un hood de char, on le force à jouer de maudit tam tam pis on se trouve un gros black fif pour 2 pour qu'il lui fasse une job. Avec ce sacrifice là, c'est certain que les forces des profondeurs vont se satisfaire et qu'il nous récompenseront par une température parfaite et durable pour au moins 3 générations.

Plan D

Coeurs sensibles s'abstenir.

Il y a de cela très longtemps vivait un empereur romain. La légende dit de lui qu'il aimait jouer du violon en regardant Rome brûler. Cette histoire là est sous le sceau de la trahison, de la folie et de tout ce qu'il y a de mauvais dans l'être humain...c'est une autre histoire qui vous glacerais le sang. Par une telle chaleurce serait agréable, mais je crains pour la survie de vos âmes.

Plus jeune, Néron avait un précepteur qui s'appelait Sénèque. Ce dernier était si estimé que Néron lui avait fait don de plusieurs terres et de beaucoup d'esclaves. Sa renommée était telle que les bourgeois de l'époque s'enquérissait de Sénèque et de ses précieux conseils. C'est que voyez-vous, Sénèque était un stoïcien qui voyait dans l'opinion commune la source de tout les maux. Sa philosophie était relativement simple: L'inconfort ou le mal nous vient de l'ignorance qui s'incarne souvent dans l'opinion. En prenant exemple sur la nature et en exerçant la raison, le stoïcien prétendait qu'on pouvait éviter de perdre du temps à se plaindre et à chigner de nos inconforts quotidiens. «Est-ce que cela dépend de toi?» demandait-il. Dans la négative, pourquoi perdre de notre précieux temps à en parler?

Alors qu'il s'adresse à Paulinius sur La Brieveté de la Vie, Sénèque explique que c'est vraiment désolant de constater combien de temps on met au cours de notre vie à émettre des opinions sur des choses inutile comme la météo. Pendant tout ce temps, préoccuper par quelque chose qui nous échappent totalement, on ne se préoccupe pas de nous. À chaque fois qu'on chiale parce qu'il fait trop chaud ou trop froid, on ne prend pas soin de nos petites personnes. Et personne ne doute que nos petites personnes on vraiment besoin qu'on s'occupe un peu d'elles non?

Alors la prochaine fois que quelqu'un voudra me dire :«Ciel qu'il fait chaud», retenez-vous et à la place faites un effort pour me dire ce que vous avez lu en dernier, ou quelle était la dernière idée que vous avez eue. Mieux encore, au lieux de me dire :« esti que j'ai chaud», dites moi :« je t'aime Fred». Comme ça, Monsieur Météo va enfin me foutre la paix et au lieu de subir ses assauts, je me sentirai aimé et le monde sera un peu mieux qu'hier.

26/07/2007

Le monde selon un barman

Un bar c'est la zone grise du bien et du mal. En fait, les bars représentent la zone «démoralisée» de la société. Si tout n'y est pas permis, il reste que chaque soir est comme un bal masqué. Les clients arrivent, soient nonchalants comme les habitués ou bien checkés, comme les autres. En général, ils viennent tous pour la même raison: Ils veulent se sentir moins seuls. Cette raison se décline évidemment de plein de façons.

Certains veulent l'amour, le grand, le vrai. Or, tout le monde le sait, l'expérience nous dis que ce type particulier d'amour grand A n'est pas commun. Pire encore, c'est probablement ce qui vaut le plus cher dans l'existence humaine. C'est la perle ultime, plus rare que l'or, l'or blanc, l'or noir, l'or bleu et l'or rose tous réunis! L'Amour, le Graal des romantiques, c'est ce qui est de plus enviable pour un être humain, homme ou femme. C'est tellement extraordinaire comme sentiment, qu'on écrit à son sujet depuis quelques millénaires alors qu'au Jardin d'Eden éclate la première chicane de couple entre Ève et Adam. Bon, soyons réalistes...on le sait tous que ça ne ce trouve pas de même l'Amour Véritable, mais il faut être patient. La meilleure tactique c'est «l'essai et erreur», si on sort assez souvent on augmente le nombre de rencontre, donc le nombre de chance de rencontrer l'Amour Véritable. C'est simple et c'est mathématique. Conséquemment, ce qui motive le romantique, c'est une logique implacable.

Ils sont tellement patients les Grands Romantiques que, dans dix ans, vous les verrez probablement assis au bar, avec le même regard inquisiteur, la même posture quoique un peu fatiguée et la même question, comme une aura autour du client régulier: «Est-ce que c'est la bonne?» ou pire encore, avec un air de: « qu'est-ce que je fais ici déjà?».


On ne pourrait taire la génération de ceux qu'on pourrait appeler les «petits romantiques». À l'exemple des Grands Romantiques, les Petits recherchent aussi l'Amour mais ils reconnaissent que ce dernier tient plus de la comédie que de la réalité. Pour eux l'Amour est teinté de cynisme et de satyre, la quête tient plus d'un jeu et de coup de théâtre que de quelque chose de sérieux. Les Grands Romantiques leurs apparaissent d'habitude un peu ennuyeux et si les Petits ont une certaine sympathie pour leurs pairs, elle est inspiré par le même respect que celui qu'inspire l'hospice ou les vétérans.
Le Petits Romantiques sont cyniques, souvent désenchantés et s'ils aiment beaucoup baisés c'est souvent par dépit, puisque l'Amour est «vastly overrated», ils se dirigeront vers le «next best thing», le cul «no strings attached». D'ailleurs, on remarquera que les Petits Romantiques, fort de leurs meilleure connaissance de la véritable nature de l'Amour (plus une idée comique, au sens presque noir du terme, qu'un véritable but) sont à même de le juger. Ils peuvent juger de la qualité d'une relation, de son échec ou de sa réussite. Ils cherchent à la moderne: d'une façon prudente et renseignée du type «been there, done that». Leurs méthode s'inspire de citations, qu'on appelle des «one-liners». Les One-Liners, presque toujours dans une langue étrangère, ont le même rôle que les mythes de l'antiquité. Ils constitue à la fois un corpus assez souple de connaissances morales sur la façon de juger et de comprendre leurs relations sociales, ainsi qu'un outil privilégié pour garder leurs façon de voir la vie à la mémoire, fraîche et facilement accessible.

Il faut noter que c'est là un véritable gouffre entre génération. En effet, alors que les Grands Romantiques avaient leurs parents et la révolution de 68' comme exemples, alors qu'ils savaient de qui ils tenaient et de qui ils ne voulaient pas tenir, les Petits Romantiques puisent dans l'impersonnel et l'absence d'origine. Leurs inspirations provient de personnages de séries à leurs images comme Sex and the City, Desperate Housewives, Six Feet Under, etc.

Mais comme les Grands Romantiques, les Petits hantent souvent le même territoire et n'en dépassent les limites que très rarement. C'est normal, ils consomment plus vite et mieux mais le principe reste le même: le plus d'échantillons possible, le plus de chance ils ont de trouver l'Amour, qu'il soit Véritable ou pas. Encore une fois, le mobile des Romantiques s'appuie sur une logique implacable.

Quoiqu'il en soit, le problème majeur des Petits Romantiques c'est leur efficacité d'échantillonage. Ils sont assez rapide pour avoir fait le tour en très peu de temps. Le territoire s'épuise vite et les ex's se multiplient à la vitesse lumière. Conséquemment, les Petits Romantiques sont las et ennuyés. Ils auront donc une tendance naturelle à la migration vers l'ouest.

Demain matin...Montréal.

25/07/2007

Qui suis-je?

On me demandait récemment qu'est-ce que mon nom signifiait. Je n'ai pas répondu tout de suite, préférant à la place retourner la question à mon interlocutrice. J'admets qu'on pourrait y voir un soupçon de pédanterie, mais ce n'est pas le cas. Je n'étais pas en train de jouer d'érudition et je n'usurpais pas non plus le rôle de professeur. J'étais simplement curieux de voir comment qu'elle sens elle donnait à mon choix «d'identité secrète».

«Bacchus», dit-elle, «c'est le dieu du vin. T'es barman, tu incites le monde à boire». Elle n'avait pas tord, en fait, elle a bien raison. Mais ça c'est la version superficielle.

Bacchus c'est le nom romain de Dionysos, dieu du vin et de l'agriculture chez les grecs de l'antiquité. C'est une drôle de figure. Dionysos est un des rares dieu à être né d'une mortelle, à avoir été elevé par un satyre qu'on aime tous: Silène. C'est un Dieu avec un trouble de personnalité, toujours étranger, constamment en rupture avec la réalité. C'est le dieu du vin peut-être mais surtout au sens où la boisson nous transforme. L'alcool déforme les choses et fait disparaître l'identité, l'ivrogne cesse d'être ce qu'il est, il s'oublie et se transforme en quelqu'un de flou et d'imprévisible. Il n'est plus lui-même.
C'est analogue à avoir peur de la mort. Ce qui effraie c'est de cesser d'être ce qu'on est, ce qui nous identifie et nous rend unique. C'est la perte de notre identité dans la mort qui présente un problème: on voudrait hurler «Je, Je, Je» même après notre décès. C'est paradoxal, en mourrant, on ne cesse pas d'être au contraire...on retourne dans l'écosystème, mais notre nom lui, s'efface. Ce de quoi le «Je» est fait s'anéantit.
Donc, pourquoi Bacchus? Parce que c'est le nom de la rupture, de l'altérité, du conflit et du flou de l'existence. C'est un affront à l'absolu. Bacchus c'est le nom qu'on donne au mouvement qui provoque le doute et qui fait surgir les question qui chambardent tout, c'est la perspective du non-savoir, c'est aussi la limite de la vérité, c'est la mort de Dieu.

C'est le début de la philosophie et sa pratique. Comme c'est ce que je fais le plus dans la vie, le choix me semblait facile et naturel.

En plus, ça ce dit mieux que Dionysos que je laisse volontier à d'autre.

Mais ce n'est pas tout. Bacchus a une personnalité changeante et j'essaie d'en faire l'inventaire:

Un aspect de celle-ci est sur Myspace, un autre est sur Facebook, un autre, plus insignifiante est sur Hi5. J'ai 2 comptes internet, je me suis inscrit sans rougir sur Monclasseur et sur réseau contact il y a longtemps. J'ai un blogue ici même, je participe à des forums, j'ai un cellulaire, internet...

Je suis tellement partout à la fois que je peine à m'y retrouver. Est-ce que c'est ça l'existence en 2007? Des outils de réseautage pour sauver du temps, pour s'éviter de sortir et de se taper toute la bullshit inhérente aux rencontres sociales dans les bars et les lieux publiques?

Est-ce que ce ne serait pas l'aveu pistonné et teinté de cynisme d'une génération de perdus et de Bacchusses? L'aveu que, d'une certaine façon, le monde nous dérange, qu'il ne nous convient plus, qu'il nous épuise et nous prend notre fabuleuse énergie? Est-ce que, en participants corps et âmes, à ce nouveau monde virtuel, on ne serait pas en train de faire face à la tragédie humaine: que la vie est faite de troubles, de circonstances chaotiques, de bataille et d'échecs? Est-ce que la Vérité à fini par crever enfin? l'absolu étouffant et claustrophobique aurait-il fini par s'ouvrir pour laisser place, enfin, à plus de sens, plus de différences, plus de perspectives?

Mais pas plus de courage. On reste dans le virtuel là. Échec.

Je vais aller prendre une bière, ça va me passer.

Comment occupez-vous votre trottoir?

C'est la Fête du Faubourg et je suis d'une humeur massacrante. Non seulement des enfants font un concours de hurlements sous ma fenêtre ce que leurs parents semblent trouver parfaitement normal, mais en plus on fait des tests de son au parvis de l'église. La rumeur urbaine de la Vieille Capitale prend beaucoup d'espace dans ma bulle. Si les deux flots ne se taisent pas, je devrai sortir et tempêter, ce qui est bien car de mon logement au troisième étage, je me sens d'un tempérament orageux. Zeus n'est pas loin, j'ai des éclairs dans les yeux.

«Bah», me souffle Nietzsche en se paquetant la tête sous l'oreiller, «ce qui ne te tue pas te rend plus fort». Ah, sacré nihiliste! À quoi bon en vouloir au Destin, devant cette journée aux accents tragiques je n'ai qu'un chose à faire, subir la ville et sa violence et jouir de ma vie de quartier.

Et puis si je suis chanceux, je rencontrerai peut-être une aventure aussi torride qu'efficace à m'assurer de la détente et du contentement.

Paresseux, mon ami imaginaire reste couché et fredonne un air improvisé en pianotant sur le matelat. Quant à moi, coquette, je choisi mon plus beau costume. J'aurais préféré le bouclier rond, le pagne et le glaive mais à notre époque on peut se faire arrêter pour ce genre de chose. Alors je choisi la liberté en m'habillant comme tout le monde.

Dehors, c'est la foire.

Il fait chaud, il y a du monde, ça sent le commerce. Les lombards assièges la rue, ils vendent des gréments de toutes sortes des bats, des bagues, des souliers, des guenilles...Des restaurants en flammes eructent des torrents de fumée, ça sent la saucisse et le gras de bédaine. Dans la cohue, j'aperçois la cavalerie, il s'arrête partout pour disribuer des...tracts. Des chiens de guerre et leurs maîtres, petits et blancs, parcourent la foule complètement inconscients du chaos qui les entourent. Les cris des Achéens retentit d'une ruelle non loin de moi. Deux d'entres-eux, Agamemon, le chef des armées et surement Achille, coquet, rasé, parfumé chantent en riant sur des airs pré-enregistrés l'hymne de ceux qui veulent vaincre : Dancing Queen. Trop de gaieté, mon humeur ne le tolère pas, je me sauve en empruntant le trottoir.

Ma fuite suscite en moi plusieurs émotions qui à leurs tours me demandent beaucoup d'attention. Une étrange lucidité m'envahit alors et je remarque pour la première fois qu'une des raisons qui motive mon impatience est la suivante: À chaque fois qu'un passant se présente devant moi, je lui laisse de la place. Ça fait des années que, comme un bon diplomate, je partage mon trottoir avec ces ingrats qui eux, ne font qu'avancer sans rien négocier.

Je dois absolument tester cette observation. Je décide que c'en est assez, je ne me tasse plus. Au diable s'il la personne qui me fait face ne le remarque pas, ce sera le face-à-face et advienne que pourra!

Je la vois de loin, mon Hélène, elle est accompagné d'un garde du corps. Elle a toute la prestance de la fête, 2 hot dogs, ketchup, gougounes Croc verte, un petit chien l'air hagard et mauvais, une calotte pas de top, 50 livres en trop et une allure tellement «nord-américaine» que cela m'encourage à l'interpeller. Nous ne somme pas étrangers, nous avons la même origine, elle comprendra sans doute qu'aujourd'hui, c'est à elle de me laisser place!

Destin tragique! Hélène et moi nous somme bousculés. La grosse vache me regarde comme si j'étais l'envahisseur et comme si j'avais mauvais goût. Son sac est remplit de cochonneries sans aucune valeur. Son cabot jappe et mon pied me chatouille. Elle a dû comprendre car elle s'est empressée de prendre son chien dans ses bras. Je suis resté planté là avec un air de :« tasse-toi ma grosse siboire...». Elle a fini par comprendre, a fait le tour et est allée se perdre dans la mer d'insignifiance qui houlait derrière moi.

Vous l'occupez comment votre trottoir? êtes-vous de ceux qui laissez votre place ou bien de ceux et celles qui foncent, sans rien voir? Coopérez-vous avec vos co-marcheurs ou êtes-vous seuls au monde?

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