27/08/2007

L'habit ne fait pas le moine! - Partie 5

Je suis irritable. Ça fait un peu plus d'une semaine que j'essaie par tout les moyens possibles d'accoucher d'un autre chapitre de série «L'habit ne fait pas le moine» et ce, sans succès. Je ne sais trop ce qui m'arrive, l'exercice étant pourtant très simple puisqu'il s'agit d'un nouveau stéréotype que je connais plutôt bien: Le Flirt-a-olic.
Sérieusement, ça devrait être l'enfance de l'art pour un barman d'expérience. En plus, tout le monde en connaît au moins un; les flirt-a-olics se tiennent dans le monde interlope entre le macho et le séducteur et ils sont disponibles en plusieurs teintes allant du «un peu too much» au «mr. Nice Guy». Dans tout les cas, les flirt-a-olics perdent vite leurs moyens s'ils ont l'impression de ne pas fitter dans le décors parce que, disons-le, pour le flirt-a-olic le principe de «décoration» a beaucoup d'importance.

Avant de dévoiler toutes les facettes du flirt-a-olic, il importe d'explorer quelques notions préliminaires.
Le flirt-a-olisme a autant de visages qu'ils existent de dépendances chez les humains, c'est pourquoi nous tenons tout d'abord à dire ce qu'il n'est pas. Vous vous demandez sans doute qui est ce «nous»? C'est une question pertinente et la réponse est à la source de mon irritabilité et de mes errances quotidiennes! Mais, je tiens à garder le secret sur l'identité du «nous», je le réserve pour un éventuel thérapeute.
Quoiqu'il en soit, le flirt-a-olic n'est pas un simple dragueur. Le dragueur se défini toujours par les même petites envies insignifiantes, c'est un faux alpha. Si le dragueur tient à se démarquer, c'est simplement dans le but de fourrer et ce désir le fait disparaître sous une couche graisseuse de «techniques» de cruise, sorte de recettes infaillibles pour convaincre une femmes de s'allonger et de le laisser s'adonner à ses plaisirs solitaires. Les dragueurs sont condamnés à suivre une démarche, ils sont prévisibles, sans créativité et plus souvent qu'autrement, mou ou semi-mou.
Le Flirt-a-olic n'est pas non plus un macho. Ce dernier, tout comme le dragueur, apparaît d'une simplicité désarmante au flirt-a-olic qui aura compris qu'un macho ne fait que gonfler ses gosses pour avoir l'air plus gros qu'il ne l'est en réalité. Un autre faux-alpha. Le processus est assez simple; le macho veut être vu pour ce qu'il veut nous faire croire qu'il est. Plus facilement, le macho n'est pas certain d'être un homme et ce doute lui fait mal, son existence est difficile car il doit vivre avec la crainte constante de se transformer en fifon. Son combat est quotidien et c'est pourquoi le macho a l'air d'un dur. Il veut que tout le monde sache que sa mâlitude ne fait aucun doute afin d'écarter tout risque de remise de question. Dans l'univers du macho, tout les gars sont fifs et ils présentent tous un risque d'infection. Dernier survivants d'un monde de zombies, le macho fuit constamment sa véritable nature et s'accroche à l'idéal masculin comme si la survie de son âme en dépendait.
Le Flirt-a-olic n'est plus un Mr. Nice Guy. Il a vaincu cette terrible affliction et en est sorti transformé. Entendons-nous, la pire chose qui attend le mâle alpha en devenir, c'est d'être au prise avec les stigmates d'un Mr. Nice Guy. Un Mr. Nice Guy c'est celui qui dissimule ses envie perverses derrières un rideau de beaux sentiments: amitié, fidélité, loyauté, etc. Il joue le rôle du chrétien affranchi, de l'ami et du confident, mais son objectif est le même que tout les autres, c'est-à-dire posséder une femelle. Mr. Nice Guy se différencie du dragueur et du macho par un trait particulier: il ne cherche pas à rassurer sa masculinité. Le Nice Guy est un pervers et il est conscient qu'il doit garder une apparence de chasteté et de sanité afin de rester efficace dans l'arène du célibat. Les stigmates apparaissent quand le Nice Guy succombe à la gène et affaiblit sa volonté en acceptant d'être honorable au détriment de ses instincts primaires. Dès lors, il oublie l'objet de sa motivation et il passera plus de temps à se cacher et à se défendre d'être cochon qu'à devenir ce qu'il est. En phase terminale, le Mr. Nice Guy pense qu'il doit s'auto-corriger par les beaux principes, l'écoute, l'attention et la sensiblité. On dira de lui qu'il est «sweet».

N.d.A: Dans un texte précédent, je disais qu'en fait le Mr. Nice Guy était faible, mais une floppée de femmes se sont portées à sa défense d'une façon aussi agressive que véhémente, allant même jusqu'à l'inviter à souper de filles! La rareté des Nice Guys en font une denrée rare que les femmes apprécient énormément. Elles peuvent alors discuter de tetons (et se les montrer), de fer plat et de petits kits cutes à loisir tandis qu'elles profitent des judicieux commentaires et approbations des Nice Guys qui les entourent. C'est normal, les Nice Guys sont désintéressés et allez savoir pourquoi, les femmes associent désintérêt et honneteté sans poser de questions! C'est d'ailleurs la raison principale pourquoi les femmes apprécient beaucoup la compagnie des hommes manièrés, pour ne pas dire «fifs».

Alors, demandez-vous, qu'est-ce qu'un flirt-a-olic et pourquoi en fait-il une dépendance?

Le flirt-a-olic se distingue plus ou moins de la même façon que le Mr. Nice Guy, c'est-à-dire qu'il tient plus à posséder les femmes qu'à se garantir d'être un homme performant. Or, il sait que dans l'éventualité où il manifesterait ce désir avec franchise, ses pairs, surtout les femmes qu'il désire plus que tout, s'objecteraient tout aussi franchement, ce qui nuirait, voire anéantirait, ses chances de voir ses envies se réaliser. Tout comme le Nice Guy, le flirt-a-olic adopte une perspective extérieure puisqu'il craint d'être jugé et tout aussitôt condamné. Il aura appris à être observateur afin d'éviter de se faire prendre et cette attitude le sépare de ses adversaires qui n'ont d'yeux que pour leurs nombrils et/ou leurs testicules. Après quelques temps passé à examiner la gente féminine, le flirt-a-olic aura compris que, contrairement au Mr. Nice Guy qui croira qu'une belle femme se cherche des amis, les femmes veulent séduire et il adaptera son comportement en conséquence. En deux mots, le flirt-a-olic se «laisse séduire», justifiant du même coup tout les efforts qu'une femme met à être belle et évitant les pièges hipocrites et prévisibles des machos, Vedette Locale ou Grand Ténébreux. En d'autres termes, le flirt-a-olic dépasse la facilité du «ah, t'es ben belle» et surprend en ajoutant qu'outre la beauté, l'effort qu'une femme met à être sexy donne tout son sens à la volonté d'être un mâle alpha. En proie à sa vision tordue du monde, le flirt-a-olic a compris que l'image qu'une femme projette est en fait une réponse à un mal plus profond ou, plus précisément, une compensation. Exactement comme son homologue masculin, elle compense son sentiment d'insécurité en essayant par tout les moyens possibles de «fitter dans le décors», d'où le principe de décoration.

Qu'est-ce que le principe de décoration? Et bien c'est la réponse à un monde de décors qui tolère très mal l'excentricité et la différence trop marquée, mais qui nous a donné le mandat très clair de rechercher à être authentique et unique. Il faut savoir être différent, mais homogène. Il faut se démarquer sans faire bruit ou sinon celui-ci doit «fitter» avec l'ambiance environnante. Il faut à tout prix être vrais, nous-même, authentique et autonome, mais en sachant négocier avec une société qui nous menace d'être anormal si on fait les choses différemment. Le principe de décoration consiste à être assez adapté socialement pour savoir adopter la bonne mode ou le bon courant qui fera de nous quelqu'un de design et de normal tout en nous différenciant. Le principe de décoration est la manie sociale la plus difficile à développer, il est très délicat et un seul faux pas peut renvoyer celui ou celle qui se trompe dans les dédales des mémérages et du «has beenisme». Pour être efficace, le «décorateur» doit pouvoir déterminer quelle place il occupera le mieux dans son milieu et l'occuper de la même façon qu'un cadre occupe un mur: il «fit». Quelqu'un qui réussi à faire ça, occupe sa place et cette position le rassure puisqu'il «fit» avec le monde. En d'autres termes, cette place lui donne un sens.
Le Principe de Décoration est ce qui nous détourne du sentiment d'absence de sens. En se décorant on croit avoir une place dans l'existence.

Le flirt-a-olic pense avoir compris cela et il s'en sert pour être charmant. Trouvant une femme en flagrant délit de décoration, il donnera son assentiment et en 2 ou 3 commentaires bien placés lui donnera l'impression que son existence et les efforts qu'elle y mets ont de la valeur, qu'ils ne sont pas vains et inutiles.

N'oublions pas que le flirt-a-olic est accroc à la sensation d'être un mâle alpha plus qu'à être rassuré d'être un homme, un vrai. Analogue au règne animal où le mâle alpha reconnaît ses femelles à l'odeur, le flirt-a-olic reconnaît les siennes aux soins qu'elles mettent à se décorer. Exactement comme dans le règne animal où les femelles réagissent au mâle qui les reconnaît, le flirt-a-olic s'abreuve et se satisfait de la réaction de ses femelles une fois qu'il a reconnu les efforts qu'elles ont misent à être sexy et désirables. Ces réactions sont suffisantes à lui faire penser qu'il est véritablement un mâle alpha sans compromettre sa retenue naturelle d'ex-Mr.Nice Guy et sans faire de lui un macho pas de classe.

Le flirt-a-olic est passé maître à l'art de la mesure et de la balance, oscillant entre le macho et le Nice Guy, le pervers et l'attentif, entre le petit diable et la vieille âme sage. Il est relativement ain et peu demandant et ceci constitue sa principale faiblesse. En effet, il ne possède pas le panache de la Vedette Locale ou l'apparence de profondeur du Grand Ténébreux, il n'a pas besoin d'être sauvé des eaux par une femme en manque de maternité et il ne ressent pas beaucoup le besoin de mondanité et de «design» des Éternels Insatisfaits. Or, dans un monde de décors et de faux-semblants, il n'est pas d'emblée le premier mâle à attirer l'attention ou, dans le cas d'un couple, à la conserver.

Mais le flirt-a-olic ne désespère pas. L'époque est aux femmes et le flirt-a-olic le sait. S'il est aussi dépendant des femmes que tout les autres, il est le plus prévoyant sa propention à l'observation lui révèle que le Pénis apprend lentement mais surement à «fitter» dans le décors et à user de plus en plus du Principe de Décoration pour se donner un sens. Pour quelqu'un d'accroc au sentiment d'être un mâle alpha, c'est une déclaration de faiblesse et de résignation qui fait mal, c'est pourquoi il se rangera volontier aux femmes pour poser la question suivante:

Où sont les mâles?

24/08/2007

Au coeur de Québec

Hier soir, une vieille chienne édentée m'attendais au pied de l'escalier Badelard à Québec. Elle me fixait d'un regard prudent mais décisif. Sa fourrure était hirsute et humide, ses pattes semblaient allourdies par les rhumatismes mais elle ne s'en plaignait pas. Elle devait bien avoir mal pourtant, mais si c'était le cas elle n'en laissait pas paraître le moindre signe. Éplorés par la pluie, les arbres laissaient pendre leurs bras vers elle et amplifiait l'impression de lourdeur que l'animal donnait. Derrière elle, les rayons d'un globe lumineux déchiraient l'hymen moite des escaliers qui devaient me ramener chez moi et me laissait entrevoir un sommeil profond et confortablement doublé de rêves d'un avenir meilleur.

On m'avait congédié de mon travail plus tôt et je quittais l'enfer d'un monde coincé entre le jour et la nuit pour me frapper le nez au Cerbère de la Haute Ville!

J'hurlai à l'aide, je lui tirai mes bottines, mon argent, je l'implorai de me laisser aller me coucher, de me laisser passer à autre chose. Rien n'y faisait, ce satané canin ne me laissait pas passer, me montrant ses crocs dès que je m'efforçais d'apporter un peu de changement à ma condition. Cette situation était lassante et peu à peu l'espoir de m'en sortir me quittait pour être remplacé par un désir de rébellion et de chaos qui était aussitôt réprimé par la puissance de cette chienne louvoyante qui m'enchaînait à la conformité. Mon état s'empirait et le sien était fort.

J'étais impuissant, mais elle était mourante! Avec cette pensée une nouvelle force s'empara de moi et d'un petit être à la gorge déployée et implorante, je devins une armée de rieurs! La chienne fût traversé d'un grand frisson et elle laissa s'échapper ce que je cru être son dernier soupir. Parfois, les bêtes qui présentent une telle force arrive à conjurer assez de vie pour tromper l'imminence de leurs disparition et disparaître dans un fracas d'aboiements et de rebellion!

La vieille chienne aboya une première fois, m'avisant ainsi de me taire. Elle aboya une deuxième fois, longuement et avec hardeur, me signifiant aussi la chance que j'avais d'avoir été le témoin de l'incarnation de la force et de la beauté d'une bête seule contre tous. Enfin, elle hurla une troisième et dernière fois, pour elle-même, comme pour exorciser et jetter au dehors cette nature faillible et mortelle qui la condamnait au silence.

La mairesse Boucher est décédée.


Parlez-en en bien, parlez-en en mal...


21/08/2007

Lettre morte

On fait tous des prises de conscience. Dans mon cas, ça se présente comme le Big Bang, le temps d'une respiration. Pendant un très court instant le présent se contracte et ma conscience se limite au dehors des choses, je deviens ignorant, j'oublie tout. Juste avant l'explosion, je ne suis qu'un point fixe sans origine. Toute l'expérience amassée dans le passé m'est complètement inutile, l'avenir est sans conséquences. Au sens de l'existence, je vis à peine, mon humanité est insignifiante, réduite à un simple potentiel. J'expire et mon souffle prend de plus en plus d'espace, le temps se libère et le mouvement redevient possible avec ceci de différent que je me retrouve dans un nouvel univers. Ce monde tout neuf m'est étranger, mais il me renvoie une certaine familiarité. J'ai le même numéro d'assurance sociale, la même nationalité, tout le monde me reconnaît dans la rue, dans cette vie naissante tout le monde me renvoie à mon unique moi, sans possibilité de retour en arrière. Ça fait des années que j'ai des prises de conscience, certaines font mal, d'autres sont plaisantes ou comiques, à chaque fois je change de place, je traverse des dimensions parallèles. Crisse, je me suis toujours dit que ça devait être vraiment excitant de traverser des dimensions parallèles! Buck Rogers lui, c'est pas pareil, nenon! Lui, il a eu les femmes, les guns, les fusées, etc! Moi, j'ai eu quoi? 2 cartes de crédit loadées et des prises de conscience qui, à chaque fois, m'isolent dans mon monde. Tout seul.

C'est chien.

En songe, j'ai visité Alexandrie. Toute sa population descendait dans les rues d'un pas paresseux, quelques un s'étiraient, d'autres baillaient, ils étaient tous en robe de chambre. Au loin, j'apercevais une lueur vascillante et inégale, l'air était chaud et sec et un étrange brouillard envahissait la rue ou je me tenais. Il ne pleuvait pas, ni n'avait plu, mais le sol était humide et sombre, comme si nous marchions dans des ruisseaux d'encre. La procession s'arrêta et les dormeurs s'agglutinèrent sous un grand monument aux parois lisses et à la cime pointue. J'avais peine à voir vers l'avant tant le brouillard était épais et son odeur, comme du papier qui brûle, nuisait à ma respiration. La chaleur, oppressante et grave, ne laissait présager rien de bon. J'entrepri d'escalader le monument avec l'objectif d'atteindre l'air plus pur des hauteurs. Il ne me suffit que de quelques mètres pour apercevoir ce qui avait attiré cette population de dormeurs: La bibliothèque brûlait! Tout le savoir humain, les vies passées à réfléchir, les récits de conquêtes, plus de 1ooo tragédies d'Euripides, d'Eschyle...Sophocle en flamme! Affolé, du haut de mon perchoir j'hurlais au feu, sans conséquences. Les dormeurs se réveillaient à peine, cherchant les uns et les autres du regard. Je maudissais Dieu, espérant que dans sa colère il allait de nouveau conjurer le Déluge et éteindre le brasier. J'ai même raillé Zeus, l'accusant d'impuissance pour qu'avec ces éclairs viennent l'orage et la pluie. Rien! Ces dieux tapettes ne feraient rien. La survie de la bibliothèque ne dépendait que de moi. D'un seul bond, je pénétrai dans ce joyau de la connaissance que je visitais pour la première et la dernière fois. Armé d'une brouette je traversais les étalages à une vitesse folle tirant, sans discrimination, les volumes dans la gueule béante de ma brouette qui allait devenir la remorque de l'Histoire Universelle. Pendant de longues minutes je bravai les flammes et l'air irrespirable. Satisfait d'être allé au bout de moi-même et d'avoir rempli mon petit chariot, je sorti du brasier en courant, poussant devant moi ce qui restait du savoir humain. À l'extérieur la foule immobile m'observait avec intérêt. Pressé de faire l'inventaire de ce que j'avais pu sauver, je lu le premier titre qui s'offrait à moi: Roméo et Juliette. Pas de chance, une histoire d'amour. Je voulais du solide, pas de la romance. La Peau de Chagrin. Ah, une histoire de solitude. L'Étranger, Cent Ans de Solitude, La Loterie de l'Amour, Adieu mon amour, Adieu monde cruel, Tristan et Iseut...merde. Quel heros insipide je faisais, je n'avais sauvé que des romans d'amour et de solitude.

Je me suis réveillé avec une dangeureuse envie de pisser. J'ai regardé paresseusement l'eau souillée quitter la cuvette et je me suis dirigé en baillant vers ma machine espresso, puis vers mon bureau. J'ai ouvert mon blogue et sans aucune hésitation j'ai effacé le brouillon d'un texte sur lequel je planche depuis quelques jours sans succès. Je n'allais pas refaire la même erreur et risquer ma vie à sortir cette merde des flammes.


20/08/2007

Bang, Bang

Après une discussion très colorées entre deux journalistes et moi-même, je me suis fait la promesse de ne jamais plus parler de politique ou d'éthique avec des gens que je ne connaissais pas ou très peu. La raison en est bien simple: je partage rarement les passions de mes interlocuteurs concernant des sujets comme la dignité, la liberté, la guerre, la politique, etc.

Aujourd'hui je me suis levé comme à tout les autres matins; espresso, courte discussion avec personnages imaginaires (mes deux cactus, mon piment du chili et deux plantes en pots dont les nationalités m'échappent) et un survol rapide de ma très restreinte blogosphère. En gros, je plonge dans tout ce qui sert mon inspiration. D'habitude, ce sont les stéréotypes qui retiennent mon attention puisqu'ils me renvoient à moi-même et incitent souvent de l'amusement ou de l'introspection. Ce matin, c'est un commentaire concernant la façon de médatiser la guerre qui a mit le feu aux poudres et me fait trahir ma promesse.

J'ai remarqué qu'on s'étonnait souvent de la mort de nos soldats. Les raisons sont diverses; un soucis des familles, une sympathie pour les épouses, une étrange volonté d'adoucir les coins acérés de ce qui fait d'une guerre ce qu'elle est dans le but, peut-être, de susciter de la sympathie pour la violence quotidienne avec laquelle nous nous accordons tacitement.

J'ai su que mes réflexions sur la moralité ne ferait pas l'unanimité il y a un peu moins que 15 ans. À ce moment là, je suis finissant en lettre au CEGEP et mon univers se limite aux filles et aux petits plaisirs pervers, à l'alcool et à beaucoup de lecture. Je connais beaucoup d'étudiants mais je n'en côtoient que quelques uns qui m'apparaissent plus intéressants. Un de ceux là était particulier. Plus âgé, dans la trentaine, il avait quitté Montréal et ses mauvaises habitudes pour se refaire une santé et pour s'éloigner de son univers à lui. Je l'ai accueilli chez moi alors qu'il était ivre et d'un sentiment plus proche d'une colère qui gronde que de la tristesse. C'est que un des ses amis duquel l était très proche s'était fait violemment battre à la barre à clous. Il avait «fronté» plus qu'il ne pouvait remboursé, il avait vendu à son compte, on l'avait su, on l'avait corrigé...défiguré en fait. Mon invité n'était pas là pour se faire consoler, il était là pour me saluer car il partait. Il m'expliqua qu'il allait d'abord venger son ami, puis qu'il retournait à Joliette. Alors que je m'empressais d'essayer de le calmer, il me raconta qu'il n'y avait rien là, que c'était de même la vie et que de toute façon, tuer quelqu'un n'était pas la fin du monde: «l'osti de crosseur à Montréal, lui, il le méritait en tabarnac...pis il le savait en osti que c'était fini quand je l'ai pogné». Dites que c'est un meurtrier, un tueur sanguinaire du genre qui se cache sous le lit ou dans le garde-robe, que c'est de sa faute si on dort avec une veilleuse, whatever.
Dans mon cas, ce qui m'a intrigué, c'est l'absence pas mal complète de crainte ou même de jugement à son égard. C'est difficile à décrire sans être un peu cliché ou un peu cheezy, mais j'avais l'impression que j'étais devant la vie elle-même.

Cette impression là a été assez puissante pour tourner mon univers en dérision. Mon monde est devenu burlesque, difforme. On m'invitait à être autonome en m'offrant une carte de crédit, on m'exhortais à être authentique en me forçant à la conformité. Je devais être différent, mais pas au point d'attirer l'attention. On disait que j'étais libre, mais je devais me soumettre à ma nationalité ou à la bureaucratie. «L'amour, l'amitié, la justice, l'égalité et la paix existe», me disait-on, mais tout ce qu'on me montrait n'était que violence, perversion, injustice, etc.

J'avais 21 ans et un assassin venait de me prouver qu'on m'avait menti.

Plus tard, une pute a fait de même. Vînt ensuite le suicide d'un de mes clients que j'aimais bien, ma mère, forte et inspirante, en burn-out. Et la guerre, toujours la guerre.

C'est un peu désolant. Quand quelqu'un décide d'enlever son nez de clown parce qu'il se sent assez fort pour affronter tout ça, on dit qu'elle est lourde, cynique ou pire encore, malade.

18/08/2007

La planète des singes

Je suis tombé là-dessus par hasard. Ça a fait ma journée, j'espère que ça fera la vôtre!

14/08/2007

Eros, un pouce à la fois.

Il y a eu une période de ma vie ou je voyais tout en grand. Chaque objet, chaque personne, chaque bâtiment ou chaque lieux, tout était titanesque et chaque jour de ma vie était un événement aussi grandiose qu'original. Mon destin était celui d'un Olympien ou d'un extra-terrestre en collants. Entre les deux, il y avait Luke Skywalker dont les aventures faisait une bonne job de me rappeler qu'avec l'héroïsme venaient aussi les drames. C'est que voyez-vous, à 6 ans déjà, la supériorité de mes facultés morales et intellectuelles ne faisait aucun doute, j'allais corriger le Gros Giguère et mordre la poussière peut-être, mais j'allais planter la honte dans son âme de 8 ans. J'étais le champion toutes catégories du calcul mental (je l'ai été jusqu'en 3ème année) et tant pis si tout les autres ne s'en préoccupait pas puisque c'est moi, et non pas eux, qui allait explorer l'espace, combattre des incendies et redresser les tords. J'étais un Élu.

Puis un jour, alors que notre professeur nous projettait un film à succès; le Gang des Bmx, on me surpris, totalement inconscient des 20 autres élèves qui m'entouraient, à sucer mon pouce.

Petit, face à une vingtaine de monstres sans âmes ni consciences, prêt à tout pour détruire ma confiance naissante de jeune mâle et seul à subir les assauts sans merci du karma: Le Gros Giguère qui faisait un clown de moi et moi, tout gêné, planté là avec ma coupe bol, le pouce humide, à balancer mon amour-propre sur cette caricature à moitié obèse de moi-même.

C'est la première honte que j'ai appris à gérer. Comme une maladie que je cachais sous l'oreiller à chaque soir de peur que, animé d'une volonté propre, mon osti de pouce se fraye un chemin dans ma bouche. Drôle de relation avec ma main, n'est-ce pas? Ce pouce était une nuisance quotidienne: Il ne voulait pas me quitter, dès que ma garde descendait et que mon esprit vagabondait, cette...chose...se plantait là et commandait à mon corps de le têter! Plus tard, à l'adolescence, mon pouce est devenu un très bon amis et à ce jour, notre relation reste inchangée, mais c'est une autre histoire.

J'ai sucé mon pouce jusqu'à l'âge de 10 ans (au moins), probablement 12, faut voir. La force de mon membre était telle que sous son emprise je me cachais pour le sucer. J'étais devenu un habitué du pouce, un junkie du têtage et ma vie devenait un enfer. Un jour, peu après que ma mère m'eut bordé, mon matelas s'entrouvrit et je me sentis qu'on m'entraînait vers les profondeurs moites de l'Érèbe où un homme avec d'énormes yeux creux et un minuscule mentons m'attendais, assis sur un banc de parc, tout en tirant des bouts de pain à des pigeons morts. De toute la force de mes petits poumons, j'appelai ma mère mais mon pouce m'étouffais. Panique! Ce doigt diabolique m'assassinait par asphyxie! Mon coeur galopait, mon corps était traversé par des convulsions, c'était comme si un attelage doré me passait sur le corps, m'écrasant sous les roues du char. Juste avant de sombrer définitivement dans une torpeur morbide, j'entendi le vieillard aux pigeons me dire: «Tu déambules dans la vie comme une pute sans trottoir». La fin de ce cauchemar juvénile m'échappe mais en me levant le matin suivant, j'interrogeai ma mère à propos de quelque chose qui me fascinait: « M'man, c'est quoi une pute?»

Ce qui surprend, c'est que ma frayeur ne naissait pas d'un moment passé dans le salon d'Hades, ou d'une scène carnavalesque mettant en scène des pigeons morts, elle venait de la très humaine crainte d'un petit garçon d'être pris alors qu'il commet un acte honteux: sucer son pouce. L'enfant que j'étais, le héros en moi, me demandait, que dis-je? Me commandais de préserver ma dignité puisqu'après tout, j'étais une âme jeune peut-être, mais noble. Dans ces cas-là, il ne reste à la noblesse qu'à justifier ses actes. Un fumeur fume parce qu'il aime ça, un buveur boit pour les mêmes raisons, un junkie aussi...alors pourquoi pas un suceur de pouce? J'aimais tellement sucer mon pouce que j'en faisais une profession. Il m'aidait à dormir, il me réconfortait dans mes moments sombres, il me réconciliait avec le monde froid et débile qui, de toute façon, ne comprenait pas le culte que je vouais à mon pouce. Je ne ressentais plus de honte, juste du mépris face aux autres enfants qui ne souhaitaient que m'humilier, mon pouce et moi. Dorénavant, j'allais être seul et réservé. J'allais faire l'économie de mes amis, seuls ceux qui le méritaient pouvait me cotoyer.
L'existence de mon pouce me détournait des mondanités insignifiantes de la cours d'école, des premiers flirts insipides avec les petites grosses en manque d'attention, des sports et des chefs d'équipes qui me choisissaient toujours en dernier. À la place, ce pouce que je têtais tant, m'amenait à considérer la valeur des plaisirs solitaires: la lecture, l'observation et la méditation...et j'en passe. Ma première relation de couple, c'est avec mon pouce que je l'ai eu. Nous étions inséparables, unis, nous nous foutions du monde, des gens, des conventions et des ouïes-dires. Je connaissais le bonheur et au diable la cours d'école que je trouvais alors lourde comme une enclume. Je forgerais moi-même mon propre caractère et avec l'aide de mon pouce adoré, j'allais devenir premier ministre, ou astronaute, et tous les envoyer en prison!

Puis vînt la guerre.

Elle s'appelait Isabelle. Elle n'était pas la plus belle, mais elle était de ma taille au moins. Elle aimait parler et lire et de son balcon au troisième, elle avait assez de sex-appeal pour au moins trois petits bonhommes et leurs pouces. Un jour, alors que j'avais prétexté l'achat d'une pinte de lait au dépanneur, je la raccompagnais chez elles et je le jure, j'ai vu les Moires danser dans ses cheveux! Elles étaient trois et elles observaient la scène avec le détachement d'un spectateur qui connaît la fin de l'histoire. Elles étaient calmes souriantes, avec de petites pattes d'oies aux coins des yeux qui présageaient l'approche d'une surprise. Mon destion était signé, si quelqu'un avait su parlé aux étoiles, il aurait sans doute lu nos deux noms gravés dans la voûtes céleste! C'était elle, c'était la mienne, j'allais connaître une femme!

-C'est vrai que tu suces ton pouce?

C'était Pandore! Malheur! sale pute! Tout les maux de la terre jaillirent dans cette misérable phrase! j'étais défait. L'ennemi était dans la ville et mes remparts en ruines encombraient la plaine de ma jeune virilité! J'étais détruit, Rome était en flamme, Attila me mettait à feu et à sang! mon pouce, Brutus, m'avait trahi.

La queue entre les jambes et la main mutilée, j'allai me terrer comme un rat dans les profondeurs de ma douillette tandis que l'Érèbe me sortait par les paupières et qu'encore une fois, j'étais porté par un vent, humide et froid, vers les cîmes où vivent les Nornes et la mauvaise fortune. C'est sous la forme d'un grand corbeau que j'arrachai un oeil à la première et cria aux deux autres: plus jamais.

Plus jamais une femme ne me prendrait en flagrant délit de vulnérabilité. Leur cruauté n'aurait d'égal que mes charmes.

J'étais naïf car à mon insu, la nature jouait contre moi. Je voulais les femmes, je désirais leur attention, même chétif et frêle, j'avais la volonté et la libido d'un mâle alpha sans en avoir le bras. Je ne pouvais pas les avoir par la force et l'athlétisme? Qu'à cela ne tiennee les aurais par la ruse et la séduction.

J'étais condamné, mon destin était scellé. J'étais un flirt-a-olic.











12/08/2007

Home sweet home

Vous êtes déjà revenu à la maison après un long périple? Une semaine à l'extérieur suffit pour éveiller en moi l'envie d'être à la maison, home, comme disent les anglais. Convoqué par d'autres avec plus de responsabilités que j'en voudrais, j'ai passé a semaine à me démener pour commander des groupes de gens disparate et pour les réunir sous les même envies. Que ce soit dans des compétitions sportives où les athlètes luttent et suent sous les ordres claironnants de leurs entraîneurs, au travers de nuages de boue, d'humeurs enfumées et bordé par les parfums de femmes ou celles des toilettes chimiques, je me suis battu sans relâche pour discipliner mes soldats et les faire danser sur le même pieds.

Je me suis levé fatigué samedi passé. La perspective de passer cette journée là en état de siège ne me plaisait guère et j'ai bien faillit feindre la folie pour échapper à mon devoir. N'eût été de mon double, jeune et naïf, qui, en songe, mourrait piétiner par des hordes de sportifs bronzés et torse nus, j'y serais parvenus et me serait moi-même affublé du nom de déserteur. Peut-on m'en vouloir? je savais que la journée allait être difficile, ainsi que les suivantes, ce qui signifiait que mon retour chez moi allait être une épreuve épouvantable. Mes troupes, ma responsabilité, se comptaient au nombre de 6500 Zoufs de l'ouest, dont quelques milliers de ses damnées Chicks de Zoufs. De véritables harpies, ces sirènes à bon marché me raillaient de coup d'oeil méprisants et chaque sourcils élevés étaient comme une écharde dans le doigt de ma virilité vacillante. Je déteste ses poules de mauvais augures. Chaque beaux petits culs, chaque paire de seins est une offre hurlante de pactiser avec les forces du mal! Elles étaient partout, c'était le Boxing Day de l'épais cette plage là. Tranquillement, mon esprit me quittait. J'avais envie de me mettre en bédaine! C'était horrible! Avant de sombrer dans la folie, j'eu la présence d'esprit de m'attacher à ma table de travail et à mes lecteurs cd. Le reste de la journée est pour moi perdu, oublié, comme si j'avais bu plusieurs shooter de Vodka du Lethe.

Après avoir amarré ma vieille réguine, j'entrepri la lente ascension vers le troisième étage ou m'attendais mon thrône. Comme un reste de sexe adultère, l'odeur du traquenard imprégnait chaque murs. Je ne connaissais pas mon ennemi, mais je sentais sa présence dans un mélange d'anticipation et de découverte. Rien ne manquait: le thrône était relevé, comme je l'avais laissé, le lit était défait, mon portable était en mode veille.

Mon portable n'est jamais en mode veille. C'est donc là qu'on avait commis le méfait.

À première vue, aucun indices ne laissaient présager de l'ampleur des dégâts. Je ne le savais pas à ce moment, mais quelqu'un avait violé on espace virtuel: Mon blogue, ma Pénélope à moi, celle qui m'avait attendue toute la semaine. On m'avait usurpé! L'imposteur avait pris possession de mon Principe et en avait profité pour l'alourdir de sang froid! Il avait même écrit une apologie en exergue pour justifier son existence! Ahhh! Comment ne pas rûgir alors que je suis victime d'un tout-nu? d'un pas-de-gosses, d'une lavette qui croit avoir à justifier ce qu'il a lui-même créé?

Qu'il crève l'impie!

Une enquête demande du temps et de la patience, mais je le retrouverai.

10/08/2007

On joue à un Jeu

On joue à un jeu.

Je vous donne quelques extraits de textes qui seraient les symptômes d'une dépression. Si vous vous y retrouvez, je vous garantie une guérison complète dès la fin de ce billet.

N'allez surtout pas croire que vous irez mieux, mais vous ne serez plus dépressif.

1) Vous sentez que le monde d'aujourd'hui est «riche avant tout en excitants; il semble que rien ne lui soit plus indispensable que les stimulants et les eaux-de-vie : de là aussi cette vaste falsification de l'idéal, cette eaux-de-vie de l'esprit; e la aussi cette atmosphère répugnante, empestée, chargée de mensonge et de pseudo-alcool (la moralité à deux cennes), que l'on respire partout».

2)Lorsque vous considérez votre travail et la façon dont la société est gérée par le gouvernement, vous n'y découvrez qu'un «vernis hypocrite dont sont recouvertes toutes les institutions bourgeoises, qui semblent toutes des produits de la moralité - par exemple le mariage, le travail, la profession, la patrie, la famille, l'ordre, le droit. Mais comme elles sont toutes destinées à la sorte d'hommes la plus médiocre, qu'elles veulent défendre contre les exceptions et les besoins d'exceptions, vous admettez qu'il est légitime ici de beaucoup mentir». Beaucoup mentir...comme lorsqu'on admet et cautionne l'existence d'une chose parce que dans le fond...c'est comme ça et c'est tout, l'aveu d'une défaite, d'une faiblesse. On justifie la faiblesse par l'absolu et le «c'est comme ça et c'est tout».

3) Partout où vous portez votre regard et votre esprit critique vous considérez «que les eaux des grandes idéologies sont en baisse et laissent derrière elles des marécages ou des étangs; que les nations s'oppose t de nouveau dans de vives hostilités et cherchent à se déchirer. Les sciences, cultivées sans mesure et avec la plus aveugle insouciance, émiettent et dissolvent tout ce qui était l'objet d'une ferme croyance ; les classes cultivées et les États civilisés sont balayés par un courant d'affaires magnifiquement dédaigneux du monde en général. Jamais un siècle ne fut plus séculier et plus pauvre d'amour et de bonté. Les milieux intellectuels ne sont plus que des phares ou des refuges au milieu de ce tourbillon d'ambitions concrètes. De jour en jour ils deviennent eux-même plus instables, plus vides de pensée et d'amour. Tout est au service de la barbarie approchante, tout y compris l'art et la science de ce temps»

4) Vous pensez que les gens camouflent leurs manque de courage derrière de grands mots ou de grandes idées, «sous toute sorte de déguisements moraux - Les grands mots: la tolérance (c'est-à-dire l'incapacité de dire dire ni oui ni non) ; la sympathie (un tiers d'indifférence, un tiers de curiosité, un tiers d'excitabilité morbide) ; l'objectivité (le manque de personnalité, manque de volonté, incapacité d'aimer); la liberté contre la règle (romantisme); la vérité contre la falsification et le mensonge (naturalisme) ; l'esprit scientifique (le document humain [alias Loft Story ou Occupation Double], le roman feuilleton et l'accumulation substituée à la composition); la passion, c'est-à-dire le désordre et la démesure; la profondeur, c'est-à-dire la confusion...». En gros, le travestissement complet des beaux mouvement de l'âme, synonyme de la Décadence.

5) Vous êtes très critiques face aux psychologies et vous pensez que «les thérapeutiques psychologiques et morales de changent rien au cours de la décadence, ne l'entravent pas, elles sont physiologiquement nulles. Comprendre la grande nullité de ces prétendues «réactions»; Vous croyez que ce sont en fait «des narcoses qui parent à certaines conséquences fatales; elles n'expulsent pas l'élément morbide; ce sont des tentatives souvent héroïques pour annuler l'homme décadent, pour réduire autant que possible sa nocivité».

Si vous pensez tout cela, en ces termes ou d'autres plus aux goût du jour, je vous apprends, non sans une immense joie, que contrairement à ce qu'on vous aurait dit sur votre condition psychologique, vous n'êtes pas dépressif. Votre état d'esprit représente un danger pour la société et ses institutions parce que vous n'y croyiez plus. Les grands principes sur lesquels sont érigés la société et l'état vous apparaissent faux et caducs. C'est pourquoi on vous a dit que vous étiez malades, que vous aviez besoin d'aide. On vous a dit que le soutien psychologique vous ferais du bien et c'était vrai. La psychothérapie vous fait du bien, la laine a recommencée à pousser sur votre corps, la communauté saine vous tend les bras et plus que tout vous désirez cet accueil.

Tout cela est vrai, pourtant vous n'êtes pas dépressif. Vous êtes nihilistes.
Vous n'êtes pas malade, vous êtes vivant. Vous êtes tellement en vie que tout votre corps cri au mensonge et ce qui vous fait mal, c'est votre manque de force face à cette volonté qui fait rage et tempête pour vous montrez le monde tel qui est: sans deuxième chance, sans absolution sans rien d'autre que cette voix faite de «Je, Je, Je» envers et contre tous. Vous êtes vivants, ce qui vous fait mal et vous épuise tant c'est votre refus de la considérée pour la vie pour ce qu'elle est, préférant à la place les promesses romantiques que nous offre nos désir d'absolu : Amour Incessant, Jeunesse Éternelle, Bonheur, etc. Sénèque dirait que vous avez des «désirs d'immortel, mais des craintes de mortels».

Vous vivez un grand malaise et une lassitude profonde. Vous savez de toute vos fibres que toute action est illusoire et sans conséquences absolue, tout ce vaut. Il n'y a pas de vérité, pas de solution, pas d'espoir. C'est là que réside votre envie de sens et d'absolu. Constamment frustré, la vie vous apparaît vide d'elle-même.

C'est lourd je sais. Je ne vous ai jamais dit que vous iriez mieux, seulement que vous ne seriez plus malade. Vous êtes mal peut-être, mais fort et en vie.

Si vous êtes relativement d'accord avec ce qui est écrit ici, soyez certain de ceci:
Vous n'allez pas bien, mais vous n'êtes pas malade, pas dépressif. Vous êtes forts, vous êtes en vie.

la politesse

Le mot politesse désigne l'hypocrisie bien faite.

L'habit ne fait pas le moine! - Partie 4

Un jour, un sage au déhanchement magique et à la vive voix, dit au monde ses quatres vérités. C'est bien dommage pour l'humanité, car trois de celles-ci furent à jamais perdues dans le tumulte humain. La seule qui nous soit parvenue entière est connue d'au moins deux générations. Je dois vous mettre en garde. Cette vérité, ce secret dis-je, a subit une mutation qui semble anodine mais qui est lourde de conséquences pour nous tous. Des lamentations étouffées d'un vieillard déçu et assoiffé, cette vérité est vite devenue un dogme qui forme les remparts de nos quotidiens de célibataire et de chercheurs de Klondike amoureux. Ce secret, que je tarde à vous partager, se résume dans une contine:

«I can't get no, oh no no no
hey, hey, hey that's what I say.

I can't get no satisfaction,
I can't get no girl reaction
Cause I try, and I try, and I try and I try
I can't get no, I can't get no»

C'est le Péril Jaune de L'Éternel Insatisfait.

S'il ne se trouve pas aux extrèmes du spectre amoureux (c.f: le Grand Ténébreux et la Vedette Locale), le vide existentiel de l'Éternel Insatisfait est tout de même très puissant. Contrairement à ses deux homologues dont les tactiques se résument à transformer leurs malaises existentiels en stratégies taillées pour séduire un ou l'autre des besoins féminins, l'Éternel Insatisfait est un pur égoïste. Il n'a pas le panache d'un artiste et de son sombre alter ego, ni celui plus énergique de la Vedette Locale, qui sont d'emblée plus facilement identifiable. L'Éternel Insatisfait ne produit rien, il n'incite pas à agir, il ne produit pas d'énergie, il ne fait qu'en prendre, tel un vampire des temps modernes.
Alors que les ténébreux et les vedettes ne sont que de petits pervers caricaturants des appétits naturels en leurs donnant une valeur qu'ils ne possèdent pas véritablement, les Éternels Insatisfaits sont toujours assoiffés de quelque chose.
Inspirés par Tantale, l'Éternel Insatisfait est à la remorque de son vide existentiel, ce qui se traduit par un idéalisme du besoin, véritable philosophie du «ça devrait être» ou ascèse du «ce n'est pas tout à fait ça».

Un petit détour vers nos classique de la mythologie s'impose.

Tantale était ce roi Phrygien que les dieux de l'Olympe avait invité à un souper entre amis. Après avoir goûté de la nourriture des dieux, ambroisie et nectar, Tantale devînt un immortel et un infatigable dandy. Le premier de l'Antiquité en fait. Maintenant dans le secret des dieux, Tantale avait un fort penchant pour les mondanités et les banquets branchés où il pouvait impressionnés les autres dieux par ses tours et ses stépettes aussi ingénieuses qu'originales. Le mont Olympe ouvrait grandes ses portes à Tantale qui, ensorcelé par la musique des flûtes des Ménades et par l'orgie dionysiaque des trendy et des party goers, se métamorphosa en un être crépusculaire qui ne vit que d'événements populaires: Un trend-setter. Je vous épargne les détails horribles des sacrifices que Tantale dû exécuter pour satisfaire son besoin de ne jamais rien rater. Il suffit de dire que les dieux, las et péniblement ennuyés, projetèrent Tantale dans les eaux d'un fleuve avec seulement sa tête qui crevait les eaux. Chaque fois que celui-ci avait soif, le cours d'eau s'assèchait et le supplicié devait rampé dans la boue. Au-dessus de sa tête, on avait fait pousser un arbre à fruit particulièrement invitants mais dont les branches s'éloignaient de sorte que Tantale ne pouvait non plus se nourrir. Pour un immortel, cette situation est franchement gênante.

Réjouissons-nous alors que l'Éternel Insatisfait soit mortel.

Contrairement aux Grands T. et au Vedettes L., visibles de loin parce qu'un peu ridicules et caricaturaux, l'Éternel Insatisfait se reconnaît par ce qu'il nous fait ressentir: Une sensation de ne pas être tout à fait ce qu'il souhaite ou de n'être pas tout à fait idéal. Par définition, l'Insatisfait se présente bien puisqu'il ne souhaite que la satisfaction. Conséquemment, cette recherche se concrétise par l'achat de gréments très «design», voire branchés, mais pas nécessairement utile. Il ne suffit pas que le grément soit coûteux, simplement qu'il satisfasse le besoin de dandisme de l'insatisfait.

N'allez pas croire que ce dernier s'encombrera d'une cours à scrap. Son vide existentiel est plus complexe qu'il n'y paraît. En effet, comme pour ses deux autres «collègues», la réalisation complète de l'insatisfait passe par un besoin d'authenticité qui ne peut être comblé que par le cercle social de l'insatisfait. C'est normal, c'est un dandy et en tant que tel, il dépend profondément de ceux qu'il fréquente. Cette dépendance est généralement ressentie par celui ou celle que l'Insatisfait fréquente. La tactique de ce dernier consiste plus à camoufler, à détourner ou à banaliser le sentiment de culpabilité qu'il génère, qu'à donner l'impression que sa nouvelle blonde est soit sa planche de salut (GTe), soit celle spéciale entre toute(VLo). Un Éternel Insatisfait compétent s'avère être un redoutable crosseur puisqu'il opère sur sa compagne une métamorphose en trois étapes:

Premièrement, elle ressent une vague sensation de culpabilité ou un doute lancinant sur sa capacité à donner du plaisir. Éventuellement, cette sensation produit le retrait de la fille qui sent que l'insatisfait ne tient pas à s'impliquer sérieusement puisqu'il ne semble pas jouir complètement de la relation. Pour ce dernier, cette situation est insupportable car il craint par-dessus tout d'être seul. Rappelons que pour l'Éternel Insatisfait, être seul en amour est synonyme d'inexistence. Il cherchera alors à corriger cette sensation de culpabilité en initiant la deuxième étape, soit: La Correction.

La Correction, c'est le processus par lequel l'Insatisfait arrive à retenir sa femme près de lui. Il s'agit de transformer le sentiment de culpabilité en faisant appel au sens de responsabilité de la femme. Une petite digression s'impose.

L'instinct maternel de la femme, si on le transpose dans la relation de couple, fait souvent d'elle une femme dévouée, donc «responsable» de son homme. Tenir un couple a quelque chose de «professionnel» pour une femme, cela demande un savoir-faire et une expérience que les femmes acquièrent plus rapidement que les hommes. La dévotion d'une femme amoureuse est proverbiale. Assez pour que les bon gars, les hommes assumés, corrects, mâles, etc. se demandent très souvent pourquoi unefemme de grande qualité mettra autant de temps sur un crisse de zouf inconsidéré et ingras, avec des problèmes de confiance en soi et une ostie de manie à devenir tout aussi épais qu'ivrogne ou pire encore, métrosexuel.

Enfin, la Correction consiste en ceci que l'Éternel Insatisfait parvient sournoisement à faire appel à une source d'énergie infinie dont la raison d'être est de lui garantir un revenu constant de petites satisfactions. Notons qu'il ne s'agit pas de LA satisfaction, ni DU contentement relatif à une vie de couple saine et riche. Cette source d'énergie ne fait que lui garantir que sa blonde ne le laissera pas à son triste sort, qu'il ne sera jamais seul, donc qu'il sera toujours satisfait au minimum. Or, être «satisfait au minimum» c'est le synonyme du «pas tout à fait» et du «ça devrait être». L'Éternel Insatisfait arrive ainsi à justifier son état sans compromettre son authenticité, son intégrité ou sans courir le risque d'être seul et d'inexister. Il peut continuer à nourrir son vide existentiel sans fin et sans lui faire face. Il peut continuer à vivre en pissou sans avoir à rendre des comptes et sans avoir à devenir un homme car cette carence en masculinité sera comblée par une Femme Dévouée.

À la troisième Étape, soit en phase terminale de Correction, la Femme Dévouée atteinte de MUDs aigü, sera transmutée en une source presque intarissable de dévotion mais le besoin de satisfaire son chum aura remplacé son instinct maternel. Comme on détourne une rivière en dénaturant son cours normal, la femme ainsi dénaturée croira que sa relation «pourrait marcher si...», que «le contact ce fait mais...». Toujours insatisfaite du résultat de ses efforts, elle cherchera à en donner toujours plus. À ce stade-ci elle voudra savoir qu'est-ce qu'elle peut faire pour assurer la survie de la relation, elle gèrera son agenda pour assurer des moments de qualités et changera ses habitudes pour être certaines d'être présente au cas où elle raterait une occasion de sauver son couple. Il va sans dire que l'Éternel Insatisfait jouit ici d'une victoire complète et totale puisque sa copine assumera inconsciemment toutes ses demandes énergétiques et existentielles.

C'est généralement ici que l'Éternel Insatisfait aura un penchant pour la fuite. Pour faire simple, l'Éternel Insatisfait souhaite avoir le plus en faisant le moins. C'est normal, la quête de la satisfaction complète ne saurais souffrir des efforts que représente un véritable travail. L'Insatisfait aura donc généralement un petit air «baba cool», détendu et à l'aise. Or, la Femme Dévouée, si elle ne demande pas d'explications ni de comptes à la donnant-donnant, recherche des indices de résultats. C'est normal puisqu'elle fournit des efforts incessants. Cette recherche est désintéressée. Elle ne vise qu'à permettre à la Femme Dévouée de raffiner ses techniques de «satisfaction», mais dans la perspective de l'Insatisfait, c'est différent. En effet, de son point de vue d'homme mou et paresseux, cette recherche représente une pression supplémentaire puisque pour se prévaloir de la Femme Dévouée, il doit se montrer satisfait. Au début, il est hyppocrite, il jouera le jeu. À la fin, il se détournera en prétextant le besoin de vivre seul pour réfléchir.

C'est faux. Il peut réfléchir autant qu'il veut puisqu'il n'a qu'à le signifier à sa Femme Dévouée qui s'affairera alors à lui donner du temps de réflexion. Il le sait, il vous niaise, il ne veut que faire bonne figure.

En fait, il bat en retraite. Il ne désire pas l'introspection et dans sa fuite, il cherche la prochaine victime.

Et ainsi de suite jusqu'au prochain événement populaire.

Et son Ex, quant à elle, se retrouve les yeux dans l'eau, le coeur dans la flotte et un amour frustré, en état d'échec avec en prime le doute persistant que ce n'est pas fini, qu'il va revenir, qu'elle n'a pas été assez à l'écoute, qu'elle a trop demandé, et tout les autres symptômes d'une femme vidée de sens par un maudit gnouf qui en veut toujours plus.

***

Plus j'écrivais, plus j'ai pris conscience que ce texte allait s'avérer plus complexe que ce à quoi je m'attendais. Ces archétypes là commencent à me faire réfléchir sur moi-même et ça me demande de plus en plus d'effort! Si le ton est plus sérieux que d'habitude, c'est parce que mon objectivité est de plus en plus atteinte. Au début de mon blogue, j'écrivais au JE, ensuite ma posture biographique a lentement fait place à un aspect romancé et fictif de ce même JE qui devenait plus un personnage ou une caricature que mon JE véritable. Là, mes caricatures provoquent un courant alternatif. Le narrateur n'est plus ce JE, mais l'auteur devient attentif aux différents JE du narrateur. C'est vraiment une étrange sensation.

08/08/2007

Wakeast, créatine et bikinis ou Bacchus à la Ferme.



Les révolutionnaires qu'étaient nos parents ont créés une première génération de monstres. Teintés par l'esprit d'ouverture et par les promesses de plaisirs infinis qu'offre un sens moral flou mais tordu, la génération X, moi, est damnée à n'être que l'incarnation d'un «programme transitoire» entre l'espoir et la négation.

Entre un projet d'émancipation et un rêve d'autonomie, la génération X aura souhaité la paix et la sagesse.

À la place, elle a eu un coup de pelle et un bain de réalité.

Or, ceux et celles qui nous suivent hériteront d'un monde fini mais indifférent. On est de l'équipe des maudits chanceux qui metteront toutes leurs vies à se choisir une équipe: entre espoir et fatalisme, entre amour et cynisme, entre art et design, entre ville et campagne, entre foi et doute, entre Vérité et opinions. On est en transit, pour nous le monde est une zone grise avec des frontières de rêves en ruines et d'envies impossibles. Nous n'avons pas grand chose à déclarer si ce n'est qu'un «en tout cas...» expiré et porté par un soupir.

Alors imaginez cet état d'esprit. Ensuite imaginez un Honda Civic blanc, rouillé, avec seulement un speaker côté passager et du country dans le plafond. C'est moi qui conduit et je viens à peine d'arriver au Lac St-Joseph pour la plus grosse compétition de Wakeboard de la province: le Wakeast. C'est que, voyez-vous, je suis le Dj pour la journée.

Le destin d'un DJ peut s'avérer tragique. Il tient la valeur de la journée entre ses mains. Au 3/4 vedette locale instantanée et au 1/4 politicien avec un mandat clair de plaire à tout le monde, le DJ fait la pluie et le beau temps d'un party. La nature de son travail en fait quelqu'un qui doit observer et analyser les besoins de sa clientèle. Son existence est toutefois fragile puisque ses responsabilités s'étendent à tout ce qui n'est pas de sa faute.
Je m'explique. La qualité du son est sa responsabilité, si on perd les basses, tout les yeux se tournent vers le dj pour une explication. Dans un marriage (chose que je déteste du fond de mon âme), c'est la faute au dj si les matantes ne dansent pas, c'est aussi de la faute au dj si la mariée n'a pas SA toune. Dans un bar, c'est la faute au dj si les clients ne dansent pas. Or, si les clients ne dansent pas, les gars et les filles se mélangent mal. C'est ce qui explique pourquoi la première mission du DJ est de faire danser les filles. Bref, la qualité du party dépend du dj à qui on épargne heureusement la responsabilité d'une mauvaise météo.

Au Wakeast, les premières choses qui sautent aux yeux sont, dans l'ordre : une très longue ligne de chars montés, avec mags chromé, petite peinture cute, aileron et exhaust à réaction. Leurs propriétaires viennent bons deuxièmes. À chaque auto son tapon, son zouf ou son gigon. Tous sur la créatine, bien gonflés et avec la volonté affichée d'avoir l'air virile tout en étant épilés. Lunettes de soleil et bling-bling, des québécois-latino ben sur les pines dont les existences crient le besoin d'attention des 3èmes places: Les chicks.

Ah, seigneur. Les poules...

Il y avait une rumeur qui courait sur la plage. Le représentant de la ferme avait organisé un concours de bikinis auxquels toutes les poules étaient conviées. La reine du poulailler allait être consacrée par la foudre des olympiens rassemblés sous la banière Billabong, près de l'arena Coors Light à la montagne bleue toujours froide.
Dans le coin droit: Magalie au maillot ocre, 34B bien sonné, mèche en prime et petit cul bombé. Les Olympiens, aux ordres du centurion Meneurdefoulus, s'écrient d'une seule voix: « Racing, Racing!». Derrière elle, le regard affolé telle un biche sur la grande route de la vie, une fille que l'histoire oubliera, considère un moment le commentaire de la foule avec un peu de dédain. Puis, s'élançant sur le stage comme pour attraper un train par la cheminée, traverse le catwalk au son assuré de «Suck This, Bitch» des N.W.A. Le dj en feu, allume la masse de taureaux en leur administrant des hits de gangsta rap. Aujourd'hui les bacchantes sont de la partie! Les hommes hurlent de plaisir et leurs cris déchirent la quiétude de la plage et l'hymen familial qui y règne d'habitude. Des mères outrées, cachent les yeux de leurs rejetons tandis que des pères abandonnent leurs responsabilités, séduit par l'appel du combat. Aujourd'hui, eux-aussi auront leur érections! Dans le coin gauche, Annye (!?). bikini blanc, peau brune et cheveux blonds-blancs. 36B, pas tout à fait un cul racing mais une chute de rein hollywoodienne qui aurait réveiller Ron Jeremy. Habile au poteau, elle connaît les hommes et leurs présente, presque une offrande, ses fesses, les épaules plus basses que ses reins et leurs envoyant un petit bec sucré. Tout son corps est un télégraphe :«C'Est qui le chanceux?» et elle termine en X sur le stage, crucifiée par le voyeurisme de la meute de laquelle éructe un grognement qui présage une veille météo. Satisfaite et éclaboussée d'hormones mâle, elle se détourne dans les applaudissments et les cris. Nous avons une gagnante. La perdante, vaincue, monte sur la scène pour la première fois. Stéphanie, 32 ans, la plus vieille des participantes. Elle a un bikini brun et sa peau est plutôt pâle. Elle ne possède pas l'unicité du tan de ses adversaires qui ont pu jouirent tout l'hiver du salon de bronzage. Sa peau n'a pas non plus le fini d'une fille de 20 ans. Elle a une petite bedaine, de bonnes épaules, une poitrine un peu inégale. Elle bouge maladroitement sur une musique qu'elle ne connaît pas, elle se fout complètement du prix de 500$. Stéphanie n'a qu'un désir: être belle à 32 ans et se le faire dire. Les mâles veulent Annye (?!), 21 ans et fraîche. Stéphanie a perdu d'avance, elle le sait, mais c'est une femme. Elle va survivre, même il n'y a que le dj pour l'avoir remarqué.

J'ai été là pendant 7 heures au total. Je savais que le monde était une drôle de place, mais là...j'ai eux plus de fun qu'au zoo de Granby. Ça fait drôle d'avoir la certitude qu'il y a une sorte de personne, la majorité du monde en fait, avec qui je ne pourrai jamais m'entendre sur quoi que ce soit d'autre que le cul d'une fille quelconque dont on se fout éperdûment sauf si...sauf si...c'est une poule qui veut se faire baiser. En dehors de ça, c'est le plus gros rassemblement d'épais que j'aurai vu de toute ma courte carrière de Dj.

Optimiste moi? pfft.


05/08/2007

Stats ou pas stats?

Je suis maudit. Je le sais parce que j'ai rêvé à la malédiction.

Il faisait complètement noir, absolument noir. Assez noir que même ce mot là n'est pas assez fort. Le néant dites-vous? non, il y avait quelque chose que je pourrais décrire comme un poid chtonien qui me poussait vers un sol dépourvu de sustance mais solide tout de même. En vain, mes yeux cherchaient, animés d'une volonté qui leur est propre, à voir malgré moi. Je tendais l'oreille avec tout mon corps, à la façon d'une proie et je me souviens avoir cru, dans un instant shakespearien, que j'étais mort puisque que même le battement de mon coeur semblait vouloir se cacher. Qu'en était-il de l'ouïe, du toucher et de mes autres sens? Mes oreilles restaient sourdes et pourtant j'entendais bel et bien une voix, claire et intime, faire un refrain de l'épouvante d'Hamlet:
  • Mourir, dormir ;
  • Dormir ! rêver peut-être ? Ah ! Là est l'écueil ;
  • Car dans ce sommeil de la mort, ce qui peut nous venir de rêves,
  • Quand nous nous sommes soustraits à tout ce tumulte humain,
  • Cela doit nous arrêter.
  • Lentement et avec prudence, je tendis les bras à tâtons vers ce vide tellurique et l'auteur de ce terrible sonnet. Qui donc était mon bourreau? Afin de le révéler, j'agitai mes bras vers cette voix perverse pendant toute une nuit mais je ne touchai que mon visage, je ne peux donc pas vous décliner l'identité de mon geolier. Comment pourrais-je le savoir? Mes sens étaient tous cruellement portés vers l'extérieur, je cessais d'être pour naître qu'un hurlement...c'est terrible...qui n'avait comme réponse que l'écho déformé de lui-même. C'était inutile. Le mot «agir» avait perdu tout son sens. J'étais perdu sans espoir d'être retrouvé, une sensation d'être sans existence. Je n'étais pas orphelin, mais je n'avais pas d'origine.

    Vous me croyez fou?

    Je le croyais aussi jusqu'à ce que devant moi, sombre et important...attendez, je cherche le bon mot. Cette chose n'est décrite par aucun langage humain, il n'y a pas de mot ou bien il est au-delà de moi. Je sais, je sais...cette explication vous est inutile! Ne vous énervez pas! que voulez-vous que j'y fasse? Devant moi se tenait une lumière ou plutôt un reflet sur du velour noir ou sur le rideau d'un théâtre. Comme une légère marée sur un corps liquide. Devant moi je vous dit! J'aurais pu y marcher et me noyer debout! Cette...chose...n'avait pas de formes, elle n'avait rien de géométrique mais son nombre était écrasant. Dans une mathématique étrangère aux artistes, mon reflet se tordit et puis se leva avant de déferler sur moi dans un silence aussi humide que stérile et le typhon m'emporta vers les profondeurs ou m'attendais le Grand Corrupteur des Blogues, Le Yog-Sototh des billets quotidiens, celui qui n'accouche rien d'autres que des maudites statistiques innocentes qui font en sortent que si j'ai appris à compter, j'ai désappris à écrire.

    Fuck it, je passe plus de temps sur Google Analytics à checker mon nombres de lecteurs que j'en mets à écrire le fond de mes pensées!

    Je me rappelle une discussion entre Hamlet et Cioran. Je me tenais à l'écart, intimidés par deux grands esprits, très à l'affût d'un petit morceau de sagesse que je pourrais mettre de côté pour survivre à l'hiver.

    Hamlet

    Ainsi la conscience fait de nous autant de lâches;
    Ainsi la couleur native de la résolution
    Est toute blêmie par le pâle reflet de la pensée,
    Et telle ou telle entreprise d'un grand élan et d'un grande portée,
    À cet aspect, se détourne de son cours
    Et manque à mériter le nom d'action.

    Cioran

    Les «sources» d'un écrivain, ce sont ses hontes; celui qui n'en découvre pas en soi, ou s'y dérobe, est voué au plagiat, à la critique ou encore à Google Analytics et aux statistiques de lectures de son blogues.


    J'ai effacé mon compte Google, je suis certain que mon inspiration va mieux s'en porter. Vous devriez faire pareil.

    p.s.: c'est tough le passé simple.







    03/08/2007

    Le monde selon un barman #2

    C'est un jour de fête. Bon an, mal an, je célèbre aujourd'hui ma 16 ème année de service. De ma job de commis débarasseur au Café de Paris que j'ai quitté en trombe à 17 ans, jusqu'à mes veillées de barman aguerris j'ai fini par devenir complètement indifférent aux vies insignifiantes de beaucoup de clients. Je suis un peu comme une vieille pute: je comprends qu'au prix que ça coûte une brosse de nos jours, on s'attend à se faire sucer, mais je suis d'une efficacité redoutable, je fais ça vite...pis tu vas revenir. Le reste, j'en ai rien à battre. Problèmes de dopes, enfance difficile, vie sexuelle inexistante, peu d'éducation, b.s., who cares.

    Sauf si j'ai affaire à un cave.

    À chaque fois je m'étonne de constater à quel point je suis sensible à ça. Pourtant, j'ai tout vu me semble. Le gars chaud, la chemise à moitié dehors qui essaie de se servir lui-même une pinte, l'autre épais qui me volle une caisse de 24 de vides. Ou bien la grosse poufiasse, juste trop auburn, qui se vante de ses bagues à 10 000$. L'ancien militaire de 5 pied 4" avec un ego de 6'2", qui tourne et tourne et tourne encore, espérant une jeune femme fraîche. L'orbite déclinante du régulier en amour avec la serveuse, la punkette qui s'imagine que je ne verrai jamais qu'elle a un 1.18 litres de Wildcat en-dessous de la table. Le zouf de 19 ans qui pense qu'avoir l'air adulte c'est avoir l'air bête, les airs bêtes, les avocats, les parvenus, les faux bourgeois, les trendy, populaire, chicks de luxe et autre maudits insigifiants qui n'en reviennent pas de vieillir.

    Après quelques années, je vous jure qu'on a l'impression que la terre est peuplée d'épais. C'est pas très long qu'on se dit que c'est le cas et là...et là...ça devient lourd.

    Je suis un optimiste, la socio et l'anthropo, ça me vient naturellement. Dans mes heures les plus noires, alors que la rumeur de mes clients saouls me suce du Q.I., j'ai fini par développer une hypothèse!

    On connait tous la théorie de l'évolution, non? le créationnisme dîtes-vous? ah, si Dieu a créé autant de zoufs et de mottés, il est dans le trouble vu qu'il les a faits à son image.

    La théorie de l'évolution, la loi du plus adapté. Le plus fort, celui qui s'adapte le plus, survit jusqu'à ce que le prochain meilleur que lui arrive et le réduise à néant. Pour assurer la pérennité de l'évolution, la nature a eu la charmante idée de créer une compétition entre ses membres et pour ce faire, on y trouve des facteurs de stress qui forcent l'adaption, donc l'amélioration des espèces.

    On a toujours cru que la raison avait une place spéciale et particulière dans le règne humain. Depuis les Lumières allemandes, c'est généralement entendu que le destin de l'humain rationnel est de devenir tellement raisonable qu'il atteindra la perfection, le bonheur. Kant pensait même que le secret de la conduite «absolument bonne» résidait dans son développement rationnel. Bouffon.

    Comme tant d'autres aspects de la modernité, c'est une erreur lamentable! Monumentale!

    J'avance que la raison et les gens biens sont en fait une minorité qui n'agit qu'à titre de stress évolutif afin d'assurer l'adaptation des épais et leur survie. Quand un cave côtoie quelqu'un d'intelligent, il change. Soit il devient intelligent et devient un stress évolutif, alors un cave a cesser d'être puisqu'il ne s'est pas adapté. Soit il développe des outils et des réponses sociales, comme des réflexes, qui lui permettent d'être socialement efficace (vivre, baiser, mourir) tout en restant complètement marteau.

    Dans cette perspective, l'art qui dérange, la philosophie, la culture, l'avant-garde, les belles choses, la tolérance, tout ça ne sont que des épisodes de stress n'ayant d'autres utilités que de forcer les caves à s'adapter et à survivre.

    Faut que je change de job.

    En direct d'une crise d'angoisse

    D'ordinaire on arrive à se souvenir du moment où le sommeil est venu nous prendre. Dans mon cas, c'est l'éveil qui m'échappe. Je ne sais trop qu'est-ce qui m'a réveillé aujourd'hui, l'orage ou l'anxiété. Je ne sais pas ce qui est venu avant non plus. Je sais que l'heure affichée sur l'horloge suscitais un sentiment d'urgence qui ne rime pas du tout avec le calme et le relachement qui doivent venir avec le sommeil.
    Je rêvais à l'orage. Dans mon délire, quelqu'un de plus jeune me demandais d'où venait le tonnerre et je lui retournait la question. «Dieu», me disait-il, et je me mettais à rire en lui demandant si c'était vraiment important de savoir d'où venait le tonnerre. Un peu coupable de le voir frustré d'une réponse valable, je l'exhortait à la place à oublier ses interrogations et à seulement profiter d'un orage aussi spectaculaire. Sa frustration laissa alors place à la colère et il m'accusa d'ignorance, de manque d'attention et d'être coupable d'un crime d'indifférence face à l'importance de comprendre le pourquoi des choses. Je lui ai sagement répondu que c'était lui qui ne comprenait pas l'importance de savoir quand arrêter de demander pourquoi.

    Aujourd'hui, je me suis réveillé avec l'impression qu'on venait de tirer le tapis sous mes pieds. J'entends mon coeur battre depuis une heure, c'est l'aube et je suis trop conscient de mon corps. Il me joue des tours: j'ai des douleurs étranges et inexpliquées même si à chaque fois depuis 15 ans, elles sont les mêmes. C'est quelques chose qui m'échappe! Je connais tout les symptômes de mes angoisses par coeur et pourtant, à chaque fois l'expérience me quitte, ma mémoire me lâche et je retombe dedans comme si c'était la première fois. À chaque fois, ce qui précède la crise, c'est une discussion avec mon double plus jeune qui veut toujours savoir les causes et être rassuré: Il hurle pourquoi? pourquoi? pourquoi? et l'écho retourne Je, Je, Je! Entre les deux, c'est comme un son de pluie sur la tôle. C'est le son de quelqu'un en rupture avec le monde. Pire, c'est le son de quelqu'un dans la rupture entre Je et Autre.

    Vite, c'est le meilleur moment pour apprécier Cioran et le hasard: «Le Devenir: une agonie sans dénouement». Tiens, je cite une dernière fois le maître de l'insomnie: «La dignité de l'amour tient dans l'affection désabusée qui survit à un instant de bave».

    C'est l'aube et l'orage me manque déjà.

    02/08/2007

    On sait qu'une société est vraiment dans le caca quand...

    On fait une annonce publique après l'effondrement d'un pont 2000 kilomètres plus loin pour rassurer les citoyens que les ponts sont sécuritaires.

    On utilise le réseau national de l'information pour souligner «front page» qu'à la guerre il y a des morts.

    Quand, dans la ville nord-américaine avec le plus de salles de cinéma per capita, une seule salle est réservée à un film en version originale anglaise et que ce film est un dessin animé.

    Quand la plus grosse université française nord-américaine refuse 2000$ de bourse à un étudiant de 3 ème cycle en philosophie mais octroit quelques centaines de milliers de dollars à une chaire d'étude...sur le fromage.

    Quand une ville, la seule capitale francophone de toutes les amériques, paye quelques dizaines de milliers de dollars pour des fleurs annuelles afin de célébrer son 400ème anniversaires mais que son réservoir d'eau potable est envahie par des algues bleues.

    On détruit des échangeurs autoroutiers alors qu'on aurait pu en faire des jardins suspendus.

    Quand une ville refuse à une ferme biologique de distribuer des paniers de légumes sur le parvis d'une église.

    Quand une maison des jeunes d'une ville gaspésienne peine à ramasser 1000$ pour financer ses activités mais que la population de la même ville dépense 35 000$ pour que la Vedette Locale ,qui est à Star Académie, gagne le concours le plus insignifiant de l'histoire de la télévision.

    Quand un journal de crottés fait une nouvelle en disant qu'un des agresseurs était «basané».

    ***
    Vous avez pas l'impression qu'on se fait fourrer sans lubrifiant?

    Tout ça c'est de la foutaise, de la bouffe de mouette.

    Heureusement qu'il y a des blogs pour parler des vrais affaires.

    L'habit ne fait pas le moine! - Partie 3

    Toute la journée j'ai trimé comme un nègre pour imaginer une façon de présenter des arguments assez convaincants pour démontrer aux victimes du MUDs et des relations bouetteuses que leurs quêtes de «l'homme, le vrai» n'est que délire et poudre aux yeux. Ça doit être la chaleur, mais j'ai failli à la tâche. Pourtant, j'ai vraiment travaillé dur. Je suis allé dans 3 cafés terrasses, je suis allé au gym, au Tutto Gelato pour une crème glacé, à l'épicerie...putain, je vous jure, j'ai spotté les filles toute l'après-midi à la recherche d'un symptôme, d'un indice de MUDs et de l'inspiration.

    Je vous bourre là. En fait, je me suis dis toute la journée que j'aimerais bien rencontré une femme qui me ressemble, avec qui je serais surtout complice. Assez en tout cas pour que je lui donne raison (1 fois sur 5 mettons) quand elle me traite d'idiot. Un femme douce, au 3/4 bitch, assez cochonne pour combler mes envies de trip à 3 et assez groundée pour comprendre et même s'amuser de me voir sacrer le camp après l'amour parce qu'on dort tellement bien tout seul. Un femme cynique, qui en a assez du romantisme et du niaisage à la Walt Disney.

    «En gros», me dis Nietzsche (c'est le nom que je donne à ma Lucidité avec laquelle je vis en promiscuité le plus souvent possible...je sais, Nietzsche c'est un gars, pis?), «Tu veux une femme qui n'aura aucun remord à te crisser là quand elle va être à boutte?».

    Un gars à moustache vient de me dire que je veux une fille avec du poil qui se comporte comme un mâle et je suis là, avec mon beau petit plat rose et ma petite boule de crème à glace aux cerises, en train d'avoir une réflexion sur le romantisme féminin, le vrai homme, le célibat et les relations poches.

    Pa-thé-ti-que. À ce compte là je devrais auditionner pour Sex and the City ou Desperate Housewives.

    C'est là que j'ai eu comme un serrement de gosses.

    Je n'irai pas par quatres chemins, je vais vous dire pourquoi «l'homme, le vrai» ne peut être que célibataire. C'est simple, parce que toute les représentations, toutes les idées de ce que ce qu'un homme est supposé être sont fausses. J'exagère un peu là, mais à peine. Et laisser moi vous dire que je ne serais pas étonné si c'était aussi vrai des femmes.

    Avant de faire l'inventaire des «faux hommes», je voudrais m'exprimer sur ce que j'entends par «serrement de gosses». Le serrement de gosse c'est la rébellion du mâle contre ce qu'il perçoit comme une attaque flagrante de son territoire. C'est un sentiment de malaise et d'envie de domination complètement irrationnelle mais fulgurante tout de même, qui survient quand un «faux homme» se présente aux femmes que je connais. Ce qui le provoque, c'est de voir les femmes réagir favorablement à ce «grément» là alors que c'est clair pour tout les bon gars témoins de la scène que c'est un esti de poseur.

    L'équivalent mâle de la blonde aux grosses boules mais avec la différence que si nous autres on veut la baiser, les filles, elles, tombent en amour, développent un kick ou en tout cas se mettent à divaguer et se transforment en nunuches. En tout cas, à tord ou à raison, moi, ça me met dans tout mes états. Après le secret sur la relation des gars et de la porno, je vais vous révéler une habileté particulière que j'ai développé au fil des déceptions amoureuses: Je peux vous prédire à peu de choses près le nombre de semaines ou de mois qu'une femme prendra à se rendre compte que son «nouveau» mec est un épais ou qu'il représente un risque très important de MUDs.

    Je suis assis tranquille avec mon petit plat de yaourt glacé aux cerises et là je vois deux de mes «flirts» passer en compagnie d'un gars de 25 ou 26 ans, 5'11", au teint cuivré, bien cut, gougounes de plage puma à la mode, pantalon 3/4 de surf en lin et une camisole de type «muscle top» un peu bohème. Une barbe d'une semaine trimée et entretenue, des rastas de bon goûts et un bracelet blanc avec «freedom» imprimé dedans. Il a de bonnes mains, un physique de danseur de capoera, des belles dents, un sourire permanent et il a l'air de connaître tout le monde.

    Serrement de gosses. Je suis convaincu qu'il envoie la mains au hasard au passants et aux voitures juste pour avoir l'air branché et je m'étonne qu'autant de personnes lui rendent la pareille. Crime, ils ne le connaissent même pas...maudit fendant.

    En tout cas, après le Grand Ténébreux, je vous présente l'autre extrème du spectre de morons qui m'écoeure tant et qui vous excite autant: La Vedette Locale.

    À l'inverse du Grand Ténébreux dont l'apparence de tourments intérieurs fait apparaître plus sensible et introspectif, la Vedette Locale a l'air vraiment à l'aise socialement et aura tendance à aller vers les gens. La Vedette Locale ne voyage pas pour se trouver mais pour «explorer» le monde et ses habitants. Conséquemment la Vedette Locale a l'air partout chez elle. L'aisance avec les réseaux social qu'elle dégage est sa meilleure arme de séduction. Il faut comprendre que la Vedette Locale a vraiment beaucoup d'amies qui la tienne très occupée. D'habitude, son réseau social est très dynamique et surtout très présent. Il fait sentir à sa nouvelle prospecte que c'est un homme convoité mais en même temps, et c'est là tout son art et son savoir-faire, elle sait faire en sorte qu'une fille se sente spéciale et privilégiée.
    Alors que le Ténébreux fait appel à l'instinct maternel et qu'il sait le mettre à son avantage, la Vedette Locale s'attaque à l'insécurité des femmes face à la vie publique et aux nouvelles rencontres. Dans les bras d'une Vedette Locale, la femme ne craint pas de perdre du standing ou d'avoir l'air folle ou de se faire mettre de côté. Le principe est le suivant: la Vedette Locale jouit d'un confort social qui lui permet de toujours être sous son meilleurs jour et il projette se sentiment sur celle qu'il convoite.

    Devenir une Vedette Locale est assez simple. Premièrement, une Vedette Locale joue toujours d'un instrument de musique, très utile pour gagner l'avantage de la scène lors de «social happening» sans prétention. Généralement, elle pratique aussi un sport à la mode et qui présente un certain risque puisqu'il doit avoir l'air un peu courageux. Capoera, escalade, rafting et/ou kayak de rivière/mer. Vous verrez, lors de la première sortie en boîte ou dans un bar sympathique, il paraîtra connaître le staff, particulièrement le barman. Il sait parler aux femmes et est entreprenant parce qu'il sait que les «hommes, les vrais» sont rares. Il joue cette game là à la perfection.

    Son point faible c'est l'orgueil. Pour le piéger, essayer de lui faire penser que vous connaissez une de ses ancienne conquête et il essaiera discrètement de savoir ce qu'elle aura bien pu vous dire. En riant et sur un ton de plaisanterie, laissez lui entendre qu'elle vous a parlé de ses performances. S'il tente d'en savoir plus, rassurez-le en lui disant de ne pas s'inquiéter, qu'elle vous a dit que «c'était ben correct...»

    Si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour moi s'il vous plaît.



    01/08/2007

    Je : condom.

    C'est une petite vite.

    J'ai été en couple assez longtemps pour être béni et délivré de l'usage de la capote. La réalité du célibat a été difficile à intégrer. Penser à avoir des capotes sur soi, mettre la capote, rester bien bandé en cherchant le petit sachet, en retirant le foutu tube, pincer le réservoir, dérouler le truc et s'éxécuter avec assez de professionnalisme et de nonchalance pour rester sexy et à l'écoute. On s'entend, c'est de la crisse de marde. Tragique même.

    Au début de mon célibat, c'était horrible. Après quelques temps, j'anticipais assez ce mauvais moment que c'est devenu une source d'anxiété. Je me suis presque mis à préférer les jobs au-lieu de la baise. On va s'entendre la aussi, j'ai beau être un maître du cunilingus, ce n'est pas suffisant.

    Après 6 mois, je constatais comme une «paresse» érectile et je désespérais de trouver une femme qui allait m'allumer assez pour dissiper mes doutes quant à mes «performances». J'ai une grosse libido, faut que la mécanique soit bonne pour assumer cette énergie là.

    Après 8 mois, mes doutes avait raison de moi et je commençais à faire des recherches en cachette sur les troubles érectiles. En plus, il paraît que je vieillis alors...

    Après 9 mois, je me suis mis à me questionner sur mon avenir professionnel. Je voulais trouver une job assez payante pour me garantir un flot constant et ininterrompu de Viagra. Who cares que je bande aux pillules, l'important c'est que je baise! me disais-je.

    Le 10 ème mois fût très libérateur. J'ai eu une aventure. Je connaissais la fille suffisament, on a fait le tour de nos trips et elle était plus ou moins dans le même état que moi. On a baisé «Old School» comme des cochons irresponsables, sans arrêt et plusieurs jours, semaines, en ligne. Je revivais.

    Cette renaissance jettait un nouveau jour sur mes troubles de fermeté. C'était pas moi, c'était les filles qui n'était pas assez cochonnes.

    Erreur lamentable puisque peu après, la paresse revenait.

    Mes aventures étaient aussi dull et sans retentissement que mes semis. J'intellectualisais tellement que mon hamster n'arrivait à trouver son pied que dans la porno.

    Ne faites pas cette face là. Tout les gars consomment de la porn, sans exception.

    Puis, un jour de canicule, dans une tente et sans capotes à portée de mains, mon envie pour une fille vibrait au rythme d'une marche militaire, j'étais fort comme un régiment et j'allais dominer l'ennemi et gagner la guerre! Tout arrachait.

    Je n'avais pas amener l'odieux objet de rubber, alors un rub, c'est tout ce dont on a eu droit.

    Agacés sans communes mesures, la fille et moi nous étions donnés rendez-vous chez moi. Au son du cors et au travers des cris, j'interrompais ma charge pour dégainer la mautadine de capote.

    Ah, un moment exécrable où le désir littéral de la chair de la fille, l'envie de venir partout et l'angoisse de mettre tout ça sous une cloche de latex se mêlent dans une odeur de caoutchouc «tablette» et de lubrifiant industriel.

    Quelle horreur! comme dans un rêve je voyais mes troupes battre en retraite alors que moi, le capitaine, incarnait le désir et l'envie! Si c'est ça vieillir, c'est dégueulasse!

    La semaine suivante était un cauchemar. Je dormais mal, l'idée d'être sexy et de flirter provoquait une gêne qui m'était inconnue. Je me sentais menteur. J'étais aussi en manque de crisse de condoms.

    Il n'y avait plus de Lifestyle Ultra, alors j'ai acheté des Trojans Slims.

    Maudit soit ma naïveté de nouveau célibataire! Je crois bien que c'était de la faute aux capotes. Lifestyle était responsable de mes semis et de ma lente descente aux enfers des troubles érectiles. Mon premier essai des Trojans (oui, oui...Des) a été aussi fulgurant que mon premier orgasme. Côlisse, si j'avais su.

    À mort Lifestyle, longue vie à Trojan!

    Venez-vous en les femmes.

    L'habit ne fait pas le moine! - Partie 2

    Une des mes sources d'inspiration me disait qu'elle souffrait du MUDs. Pour sa gouverne (je lui doit bien ça) et pour les autres, j'ajoute que le Messed Up Date syndrome n'est pas exclusif au type Grand Ténébreux. Le pelletage de bouette est propre au genre humain, mais dans le cas qui nous intéresse, les dates (des aventures humides jusqu'aux discussions sèches), le MUDs peut vraiment devenir une malédiction ou pire, dégénérer en quasi-obsession où celle qui en souffre désespère de trouver un homme, un vrai. Un femme à qui on diagnostique le MUDs a généralement des relations floues et sans issues. Dans le monde sombre et souterrain du célibat et de la recherche de dates, le MUDs fait apparaître une lumière au bout du tunnel qui s'avère souvent n'être en fait que l'éclat des angoisses masculines: Crainte de perdre sa liberté, doute sur l'engagement, envie constante d'être le mâle alpha, peur de cesser d'être le mâle alpha, difficulté à concevoir qu'il n'est pas le seul à savoir baiser, savoir baiser, etc. Le besoin criant des mâles de se faire rassurer sur leurs valeurs de mâle et sur l'importance qu'ils ont dans la vie d'une femme agit sur celles-ci comme de la drogue sur un junkie. En phase terminale, la femme atteinte du Messed Up Date syndrome, croira que l'objet de sa recherche, «un homme, un vrai» relève plus des romans et des chums des autres que de la réalité.

    Si le MUDs était un véritable syndrôme, ce serait facile. Une visite chez le psy, une relation sans lendemain mais excitante ou un voyage au Brésil aurait vite fait de régler le problème.

    Malheureusement, sur ce coup-ci les femmes ont raison. «L'homme, le vrai» est ce que les paléonthologues appellent un fossile vivant. Comme témoin j'appelle Sénèque, mon vieil ami romain, qui se plaignait des MUDs alors que l'Empire romain était à son plus fort (il les appelaient les épilés, ou faux hommes qui doivent se faire servir à souper pour se rappeler de la nécessité de s'alimenter).

    Les «Hommes, les vrais» sont rares et disparaissant. La résultante est que leurs caractéristiques sont difficiles voire impossible, à décrire.

    J'avance toutefois l'hypothèse que le seul homme idéal est célibataire et qu'il doit le rester. Je l'appuie sur ce principe (dont l'explication se trouve ici): Que tout ce qui fait qu'un homme peut être «un homme,un vrai» ne peut s'incarner dans le couple.

    Cette chronique entend le prouver.

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