15/04/2008

VLB, l'indépendance ou La tête dans le cul.



On a tous des petites habitudes. Skinner dirait peut-être des «conditionnements opérants», Freud des «mécanismes de défense»... Enfin, comme ils disent en anglais :«Old habits die hard». C'est normal, les vieilles habitudes structurent notre quotidien, elles nous sécurisent, elles nous font du bien, elles confirment silencieusement que la vie a peut-être un sens et elles arrivent à nous faire oublier que l'existence est une chienne.

Moi j'ai plein d'habitudes. Elles me ruinent presque toutes la vie.

Je bois tellement de café que j'ai parfois l'impression d'être à deux doigt de l'explosion. J'ai une grosse moyenne aux échecs et c'est une source d'orgueil, mais je n'en parle pas car je reconnais honteusement qu'elle est proportionnelle au temps que j'y consacre. Je consulte quelques blogs d'une manière absente, par réflexes. Parmi ceux-ci, j'en retiens quelques uns qui m'apparaissent plus intéressants dont celui de Mistral avec qui je ne m'entend pas très bien jusqu'à maintenant. Qu'importe, son blog me fait souvent découvrir quelques sites intéressants ou m'informe de certaines parutions ou, comme c'est le cas aujourd'hui, des habitudes des «littéraires» du Québec Moderne, comme VLB et l'indépendance par exemple.

J'admets volontiers que je suis un peu cynique, parfois un peu baveux, souvent avocat du diable juste pour choquer...mais là je me pose une question qui m'apparaît fondamentale: L'indépendance du Québec là...c'est tu une bonne ou une mauvaise habitude? Parce que moi, ça m'épuise.

Quoi? on jase...


Ok, on fais-tu un peu de saine philo? C'est pas vraiment compliqué, les erreurs sont permises, mais pas les esclandres.

Je me propose de commencer par essayer de cerner ce qu'une expression comme «indépendance» signifie. Pourquoi mettre le Québec de côté? Simplement pour éviter les pièges du sens commun et les vives réactions que l'expression «indépendance du Québec» suscitent. Nous vivons depuis tellement longtemps avec l'expression «Indépendance du Québec» que les 2 termes de l'expression sont presque devenus des synonymes pour certains, comme si «Indépendance du Québec» était un concept unique avec un sens précis et clair. Or, ce n'est évidemment pas le cas, les mots «Québec» et «Indépendance» ne signifient pas la même chose, ils ont des sens très différents.

«Ah, man...t'encules des mouches en esti!»

C'est vrai, mais la raison pour laquelle j'ai développé un fétiche pour la sodomie des drosophiles est très rationnelle! C'est parce que j'ai des rougeurs suspectes autour de...

C'est surtout parce que si on ne fait pas attention, si on ne clarifie pas une idée aussi importante que «Indépendance du Québec», il y a un danger de tomber dans le dogmatisme politique, idéologique et culturel. Quelqu'un a envie de retourner au Québec duplessiste? Moi pas...alors j'ai décidé de commencer à réfléchir au lieu de simplement faire le mouton de Panurge et me lancer en bas du pont de l'Indépendance. D'ailleurs, plus je réfléchis, plus je me fais des ennemis...


Le mot «Québec» désigne un lieu, un espace, une province, un ensemble de municipalité, etc. Je choisis délibérément la description géographique pour des raisons de clarté.

J'aurais pu me taire et vous laisser croire ou penser qu'en fait, en disant «Québec», nous pensions tous la même chose, mais ça aurait été démagogique de ma part: un mensonge. Nous ne pensons pas la même chose.

Faite le test: écrivez sur un papier une définition de ce que vous pensez être le Québec. Une dizaine de lignes suffiront.

Pour moi le Québec n'est pas un pays, les frontières m'agacent. J'ai toujours cru que les cultures se transformaient au gré de l'histoire de la même façon que les organismes: les plus adaptées survivent. Certaines émergent quand une place se libère, elles sont des cultures opportunistes, d'autres disparaissent ou sont remplacées. Bref, pour moi, la culture est vivante et pour le rester elle doit bouger, se multiplier, être en contact et en conflit avec d'autres. De l'autre côté, ce qui ne bouge pas est mort ou malade, développe des plaies de lits et meurt platement à bout de force. De mon point de vue, un Québec vivant (la culture) parle plusieurs langues, est ouvert sur le monde et ne craint pas de disparaître. Il existe au sens actif et renouvelé du terme. Sa survie est garantie par sa souplesse culturelle qui dépend elle-même de tout ce qui n'est pas québécois.

Lisez votre définition et notez les différences.

Ma conception du Québec n'est peut être pas la vôtre. Or, vous n'aviez aucun moyen de le savoir. Ma conception du Québec vous était complètement obscure, cachée, occultée, voire incompréhensible. Pourtant, quand VLB se propose de s'engager dans un «parti indépendantiste», on a tous l'impression qu'on comprend tous la même chose. Mais ça, évidemment, VLB ne vous le dira pas. Son projet consiste à vous embrigader dans un projet qui vous donne l'illusion d'être rassemblés sous la même cause, ce qui est faux. Rien dans sa lettre n'explique ce que «indépendance» signifie. C'est comme si on me demandais de signer un chèque en blanc.

Moi, ce qui m'inquiète, c'est la possibilité que des gens comme VLB soient en fait complètement indifférents à ce que nous pensons quand nous pensons à quelque chose d'aussi important que l'indépendance du Québec. Veut-il comprendre ce que l'indépendance signifie pour vous, pour moi? S'inquiète-t-il des conceptions individuelles de l'indépendance? Reconnaîtrait-il que votre perception des choses est différente de la sienne, voire opposée? Pas sur. En tout cas, je m'en méfie.

Maintenant, vous comprenez sans doute pourquoi l'Indépendance m'apparaît comme une erreur.

C'est pourquoi si j'écris «Québec», vous devez vous en tenir à l'objet géographique (géo-politique au pire) «Québec», soit: lieu, province, ensemble de municipalités, etc. De cette façon, on s'assure de parler du même objet.

Je réalise que sur 10 lecteurs potentiels, je viens d'en perdre 8 ou 9. Pas de problème, je fais face avec sérénité à mon destin tragique.

Ok, l'indépendance maintenant.

Le Robert:

Indépendance

1- a) État d'une personne indépendante.

b) Condition libre, dans une société.

c) Caractère d'une personne qui ne se soumet pas à la discipline morale, aux habitudes sociales communément admises.

d) Situation d'un organe ou d'une collectivité qui n'est pas soumis à un autre organe ou à une autre collectivité.

2) Absence de relation, de dépendance.


Ça fait pas mal le tour.

Les définitions (a)(b) et (c) ne peuvent pas s'appliquer à notre définition du «Québec». En effet, le «Québec» compris comme un lieu, ne peut pas être une personne, encore moins «une personne dans un état d'indépendance».

La deuxième (b) souffre du même problème si on considère que la liberté ne peut être que le privilège d'une personne «dans une société». je pourrais admettre que le «Québec», en tant qu'étendue politique, n'est pas libre puisqu'il ne peut se déplacer. Ok, là j'encule solidement ma mouche.

Ok, je vous lâche. Au lieu de se limiter au lieu «Québec», considérons le Québec comme étant «l'ensemble des québécois», indépendamment des frontières de la province.

Ça veut dire qu'en théorie, on pourrait remplacer «Indépendance du Québec» par «Indépendance de l'ensemble des québécois», non?

Dans le même ordre d'idée, on pourrait remplacer «Indépendance» par chacune des significations du Robert, non?

ce qui donnerait quelque chose comme:

a- «État d'une personne indépendante de l'ensemble des québécois». Ça vous branche? moi pas.

b- «Condition libre, dans une société, de l'ensemble des québécois». Ah! ça, ça a pas mal plus d'allure, non? Si je veux une «condition libre, dans une société, de l'ensemble des québécois», c'est que je dois me sentir comme «le contraire d'être libre, dans une société»...Moi, depuis que je suis tout petit, on me dit que je vis dans un Québec socialiste, libéral (au sens de «liberté»), démocratique...et là VLB essaierait de me convaincre du contraire! Je devrais supposer qu'on complote contre moi depuis plus de 30 ans, ce qui n'a pas beaucoup de sens. Alors j'opère le rasoir d'Ockham et je choisis la solution la plus simple: Ce n'est pas ce que VLB signifie.

Ce qui m'amène à considérer la troisième signification:

c- «caractère d'une personne qui ne se soumet pas à la discipline morale, aux habitudes sociales communément admises de l'ensemble des québécois».

Bon, c'est pas très clair, mais on comprend le message. Je ne sais pas pour vous, mais je ne crois pas qu'on essaie de m'imposer une discipline morale ou des habitudes communément admises. Hormis, évidemment, si on considère que l'indépendance du Québec est une discipline morale ou une habitude communément admise.

Si c'est le cas, je dois admettre que l'indépendance du Québec m'impose une discipline morale ou une habitude communément admise et alors je choisis d'être indépendant de l'indépendance. Je ne sais pas pour vous...mais je préfère être indépendant de l'indépendance, que dépendant d'une habitude d'indépendance.

Mais bon, ce serait quand même surprenant que VLB veuille m'imposer une habitude morale d'indépendance. Ben...me semble en tout cas.

Alors je vais considérer la dernière option:

d- «Situation d'un organe ou d'une collectivité qui n'est pas soumis à un organe ou à une collectivité de l'ensemble des québécois».

Bon, c'est plus complexe là. Si on me posait la question «Fred, te sens-tu que ton organe ou ta collectivité est soumis à un autre organe ou collectivité?», je répondrais que «non, pas dans le moment», si ce n'est que je me soumets aux lois québécoises, aux valeurs québécoises, au gouvernement québécois, aux coutumes québécoises. Bref, je suis soumis à ce qu'on voudrait «indépendant».

C'est chiant, c'est comme si on me disait: «Aide donc, s'il te plaît, à libérer ce qui te soumet de tout ce qui peut l'empêcher de te soumettre». C'est un gros sacrifice...


Dans tous les cas, je suis absolument contre un Québec unilingue. Au pire, si on me le demande, je suis prêt à me battre pour un Québec cunilingue.

Ok, on s'en fout de l'indépendance, moi j'ouvre une clinique de cunilingothérapie.

J'ai besoin de thérapeutes et de clientes. Qui vote pour moi?





13/04/2008

Quine en morceaux - Papi Quine




«Notre argument n'est pas totalement circulaire, mais il n'en est pas loin. Il ressemble, pour ainsi dire, à une courbe fermée dans l'espace».


W.V.O.Quine, Les deux dogmes de l'empirisme.

«Je ne sais pas si l'énoncé «Tout ce qui est vert est étendu» est analytique. Est-ce que mon indécision révèle une compréhension incomplète, une perception incomplète des «significations» de «vert» et d'«étendu»? Je ne le crois pas. Ce qui fait problème ce n'est ni «vert» ni «étendu», mais «analytique».

Ibid.


Une dernière...


«Mais, par le même raisonnement, et plus simplement, on pourrait concevoir une langue artificielle L directement comme une paire ordonnée, dont la seconde composante est la classe de ses énoncés analytiques ; les énoncés analytiques de L seraient simplement les énoncés appartenant à la seconde composante de L. Ou, mieux encore, on pourrait arrêter tout bonnement d'essayer de s'élever dans les airs en se tirant par les cheveux"

02/04/2008

Ça Laval pas juste un peu.

L'université Laval entend donner des doctorats honoris causa a des «personnalités aux rayonnement international», dont le richissime Bill Gates, l'ex-président Bill Clinton ainsi qu'à son petit ministre puisqu'ils ont fait la manchette, L'écologique Al Gore, Oprah kossé-qu'à-fait-là-elle-simonac? Winfrey et la célébrissime québéco-américaine Céline Dion.

Aucun d'entre-eux n'ont donné un sous, un centime, voire une tape sur l'épaule à l'Université Laval. Leurs contributions à l'enrichissement culturel ou pécuniaire de la ville de Québec est «next to nothing» et on va les remercier pour leurs «œuvres». C'est la contribution de l'Université au fêtes du 400ème.

Ça me coûte très exactement 1127$ par session étudier à Laval.

À ce prix là je revendique mon droit à me faire sucer par le recteur!

Vient-en mon homme, je vais te beurrer, crisse de plotte.

C'est 400 bonnes raisons de foutre le camps de cette ville de guidounes arriérées.

Top Blogues